DÉCRYPTAGE – L’échéance électorale approche et le rassemblement pour une liste de gauche alternative à la majorité sortante se concrétise. Le jeune Réseau citoyen s’est ouvert, ce vendredi 27 septembre, aux partis politiques écologistes grenoblois. Ils lancent ensemble un appel pour « une ville protectrice, attentive et en rupture démocratique ».
« Grenoble une ville pour tous ». C’est le nom que s’est donné pour l’instant ce rassemblement informel, en préparation des élections municipales de 2014. Il est constitué du Réseau citoyen, d’associatifs, de membres de collectifs d’habitants, de syndicalistes ; mais il est également soutenu par trois organisations politiques : Europe Écologie-Les Verts, l’Ades et Les Alternatifs. Des formations politiques déjà habituées à travailler ensemble à Grenoble puisqu’elles composent le groupe politique d’opposition Écologie et Solidarité au conseil municipal.
Une présence politique qui interroge toutefois. Où est passée la volonté farouche du Réseau citoyen qui, lors de sa création en février dernier, rejetait toute récupération politique de son mouvement ? « Ce sont eux qui nous ont rejoints, pas nous qui sommes allés les chercher. Les membres et élus de ces formations nous soutiennent avant les partis », répond Martine Jullian, habitante de la Villeneuve et membre fondatrice du mouvement.
Eric Piolle confirme. Le conseiller régional écologiste – jusqu’à maintenant pressenti pour mener la liste écologiste – assure qu’il n’y aura pas de liste autonome. « Ce rassemblement est une synergie d’ambitions sur les méthodes politiques et un cap politique qui reste à construire et à détailler avec les citoyens », précise l’élu, tout en assurant qu’aucune condition n’a été fixée par Europe Ecologie-Les Verts. « C’est un point de départ qui nous mènera loin, je l’espère », conclut-il.
« Prendre la majorité »
Ensemble, ils lancent un appel aux Grenoblois, bien décidés à peser sur le scrutin, voire même à « prendre la majorité », si le rassemblement s’étoffe encore davantage. « Nous savons que nous passerons au premier tour. Notre souhait est d’être premier au second », confie en aparté un membre organisateur de ce rassemblement.
Pour le moment, 150 signataires ont déjà paraphé l’appel qui correspond à la première étape de préparation de l’enjeu électoral. « Contrairement à la passation de pouvoir des socialistes entre deux hommes seuls qui devront rassembler, nous faisons le choix du rassemblement, avant de constituer notre liste d’ici Noël », compare Pascal Clouaire, enseignant à l’IEP de Grenoble et membre fondateur du Réseau citoyen.
Quel ADN politique ?
Les membres du rassemblement reprochent notamment à cette majorité sortante, « à bout de souffle et sans boussole », son manque d’écoute, ses alliances passées avec « une partie de la droite », son clientélisme et sa politique d’urbanisme. « Mais nous ne sommes pas seulement animés par une opposition stérile », prévient Martine Jullian.
Alors, quel est l’ADN politique de ce rassemblement et que propose-t-il ? Une identité politique évidemment teintée de vert – rénovation du bâti existant, partage de la voirie harmonieuse, développement des circuits courts – mais également porteuse d’une « rupture démocratique » : refus du cumul des mandats et droit de vote des étrangers aux élections municipales.
« Un projet plutôt qu’un programme », fortement marqué à gauche, tendant la main non seulement aux citoyens, mais aussi à d’autres partis politiques. « Nous avons peu d’illusions concernant les communistes et leur loyauté envers la majorité sortante, mais nous sommes toujours en pourparlers avec le Parti de Gauche, sans accord pour le moment », confie l’un des acteurs principaux de cette liste en devenir.
Victor Guilbert
Le rassemblement « Grenoble une ville pour tous » organise samedi 5 octobre à 15h une réunion publique à la Maison des associations de Grenoble pour présenter son appel.
A lire aussi sur Place Gre’net :
Eric Piolle : « L’alternance à Grenoble, ce sont les écologistes »
Le réseau citoyen : « Nous sommes des explorateurs en politique »
Elisa Martin : « La 6ème Répubique serait celle des droits nouveaux »
Olivier Bertrand : « Michel Destot applique une politique de droite »