EN BREF – Sur les dix-neuf espèces proches de l’extinction en Isère, quinze sont des oiseaux. En France, les volatiles paient un lourd tribu à la dégradation de l’environnement. État des lieux complet des espèces menacées dans le département.
Après le grand tétras et le gypaète barbu, tous deux rayés du territoire isérois, le milan royal et le lynx boréal vont-ils connaître le même sort ? Comme dix-sept autres espèces, ils sont en danger critique d’extinction. Et c’est dans la catégorie “oiseaux” que plane la plus grande menace.
Bientôt éteints, l’alouette calandrelle, le bruant des roseaux, le busard cendré et le busard des roseaux, le cisticole des joncs, le courlis cendré, la fauvette passerinette et les locustelles (luscinioïde et tâchetée).
Tout aussi mal en point, le moineau cisalpin et le moineau soulcie, de même que le pouillot fitis, le râle des genêts et le vanneau huppé. Sur les dix-neuf espèces qui pourraient rapidement disparaître en Isère, quinze sont des oiseaux.
C’est le triste tableau que dresse l’inventaire conduit par la Ligue de protection des oiseaux de l’Isère. Un état des lieux de la biodiversité qui, depuis 1996 et deux réactualisations, vise à mettre en place des mesures de protection adaptées.
L’aigle royal, le grand duc et le loup classés « vulnérables »
Près d’une espèce sur quatre est ainsi menacée dans le département. En danger, parfois critique, ou “seulement” vulnérable. L’inventaire complet est désormais disponible et présente le risque de disparition de chacune des 326 espèces répertoriées en Isère.
Dix-neuf espèces ont déjà disparu du territoire et dix-neuf autres pourraient rapidement leur emboîter le pas. Vingt-six sont en danger, comme la cistude d’Europe, une variété de tortue, le faucon pélerin, ou encore la loutre d’Europe. Un peu moins menacés mais suffisamment pour être surveillés, l’aigle royal, le grand duc d’Europe, le lagopède alpin ou le loup sont, eux, considérés comme des espèces vulnérables.
Les oiseaux paient aussi un lourd tribu à la dégradation de l’environnement. Ainsi, la moitié des rapaces nocturnes et des oiseaux vivant dans les zones humides est menacée dans le département. Comme partout en France.
Le dernier rapport de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dresse d’ailleurs un état des lieux alarmant par rapport au reste du monde. Dans l’Hexagone, 11,2 % des espèces d’oiseaux sont en danger ou en danger critique, contre 6 % dans le monde. 9,4 % sont quasi menacées (contre 8 % dans le monde) et 15,2 % sont vulnérables (7 % dans le monde).
Patricia Cerinsek