La Belle électrique, nouvelle salle de musiques amplifiées à Grenoble

Ce que va chan­ger la Belle Électrique

Ce que va chan­ger la Belle Électrique

DÉCRYPTAGE – En construc­tion depuis mars 2012, la future salle de musiques actuelles de Grenoble devrait fina­le­ment ouvrir à l’automne 2014, suite à quelques aléas de chan­tier. Un sou­la­ge­ment. Voilà en effet plus de quinze ans que les acteurs cultu­rels locaux réclament cette struc­ture à corps et à cris. Mais que va-t-elle chan­ger ? Tour d’horizon des effets atten­dus de la Belle Électrique sur le pay­sage musi­cal grenoblois.

La Belle Électrique futur salles de musiques amplifiées à GrenobleBientôt, le monde artis­tique pourra enfin comp­ter sur la Belle Électrique, nou­velle salle de musiques actuelles qui ouvrira à l’au­tomne 2014 dans le quar­tier Bouchayer-Viallet. D’une capa­cité de 900 places, celle-ci sera gérée par Mixlab, l’association qui a décro­ché la Délégation de ser­vice publique (DSP) en 2008.
Pour l’heure, les artistes gre­no­blois ne peuvent se pro­duire que dans de petites ou très grandes salles. Ils ont ainsi le choix entre des struc­tures d’environ 300 places, comme l’AmpéRage et la Bobine, ou bien de très grandes salles, comme le Summum et ses 5000 places, voire même le Stade des Alpes et ses 20 000 places. Impossible, pour nombre d’entre eux, d’atteindre la ren­ta­bi­lité dans les pre­mières ; très dif­fi­cile de rem­plir les secondes. Dans ces condi­tions, beau­coup d’artistes locaux pré­fèrent donc se pro­duire à Lyon, et notam­ment au Transbordeur, une salle d’en­vi­ron 1000 places.
« Nous ne sommes pas inquiets »
Maquette de la Belle Électrique futur salles de musiques amplifiées à GrenobleL’ouverture de la Belle Électrique n’inquiète pas les autres struc­tures. « Il ne faut pas par­ler de concur­rence mais plu­tôt de com­plé­men­ta­rité » affirme Laurence Tadjine, direc­trice du Stud, l’association qui gère l’AmpéRage. « La jauge de la Belle Électrique sera bien plus impor­tante que la nôtre. Nous n’organiserons pas les mêmes évé­ne­ments » conti­nue la directrice.
Le dis­cours se veut tout aussi opti­miste du côté de la Régie 2C, éta­blis­se­ment public ges­tion­naire de la Chaufferie et du Ciel asso­cié par conven­tion à MixLab. « La plu­part des salles de Grenoble tra­vaillent en bonne intel­li­gence » estime ainsi Laurent Simon, direc­teur de la Régie 2C. « Elles pos­sèdent toutes un uni­vers et une pro­gram­ma­tion propres. Ce sera à la Belle Électrique de trou­ver la sienne ».
La Belle Électrique futur salles de musiques amplifiées à Grenoble

© Valentin Dizier / pla​ce​gre​net​.fr

Plus sur­pre­nant, l’ouverture d’une nou­velle salle pour­rait même ser­vir les struc­tures exis­tantes. En effet, cela fait près d’un an que les salles de concert sont for­cées de fer­mer à une heure du matin, sur déci­sion de la pré­fec­ture. « C’est beau­coup trop tôt pour le public et le asso­cia­tions avec les­quelles nous orga­ni­sons nos évé­ne­ments » estime Laurence Tadjine, qui ajoute : « la Belle Électrique deman­dera sûre­ment la même auto­ri­sa­tion d’ouverture tar­dive, ce qui don­nera plus de poids à notre propre demande ».
Menace pour la vie associative ?
Nombreux sont cepen­dant ceux qui pointent du doigt le (trop ?) grand nombre de salles de spec­tacle dans le quar­tier : le Drak’Art, l’AmpéRage, la Source, la Salle Noire, la Salle Rouge, avec par­fois des pro­blèmes de nui­sances sonores. Certains rive­rains ver­raient ainsi avec inquié­tude l’ouverture de la Belle Électrique. Eliane Baracetti, adjointe à la culture, le recon­naît elle-même : « Il y aura des pro­blèmes de nui­sance quand les gens quit­te­ront la salle, mais il fau­dra les gérer au mieux, et ce, dès l’ouverture ».
Quant au choix du site, contro­versé, l’adjointe le jus­ti­fie : « Nous avons construit là où il y avait de la place. De plus, une struc­ture de cette dimen­sion va dyna­mi­ser l’ensemble du quar­tier Bouchayer-Viallet, qui est en pleine mutation. »
La Belle Électrique futur salles de musiques amplifiées à Grenoble

Le groupe Gang Band en répé­ti­tion à La Bobine. © Nils Louna

Plus glo­ba­le­ment, ce sont les choix faits en matière de poli­tique cultu­relle qui sont remis en ques­tion. La direc­trice du Stud, qui copro­duit des évé­ne­ments avec les asso­cia­tions cultu­relles de la ville, regrette la faible place don­née aux asso­cia­tions dans ce pro­jet. Eliane Baracetti s’en défend et affirme que le tra­vail avec la société civile fait par­tie du cahier des charges que doit rem­plir Mixlab, l’association qui a décro­ché la Délégation de ser­vice publique (DSP) en 2008.
En effet, sur le site de la mai­rie, on peut lire ceci : « Le délé­ga­taire s’at­ta­chera en outre à accom­pa­gner la struc­tu­ra­tion pro­fes­sion­nelle des acteurs locaux (asso­cia­tifs en par­ti­cu­lier), notam­ment en sou­te­nant leurs pro­jets de dif­fu­sion ». L’adjointe à la culture admet cepen­dant que l’as­so­cia­tion devra faire ses preuves, mais ne semble pas inquiète : « Mixlab à déjà fait du très bon tra­vail lors des évé­ne­ments hors les murs, et je ne doute pas que cela va continuer ».
Valentin Dizier
La Belle Électrique en chiffres :
La Belle Électrique futur salles de musiques amplifiées à GrenobleCoût ini­tial prévu : 6,3 mil­lions d’euros
Coût final : 9 mil­lions d’euros
Surface : 2287 m²
Capacité : Jusqu’à 900 spectateurs
Nombre d’événements pré­vus par an : 80

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