REPORTAGE VIDÉO - Ce dimanche 8 mars, une manifestation à rassemblé plus d'un millier de personnes pour la Journée internationale des droits des femmes à Grenoble. Une journée pour « briser le silence » sur les violences sexistes et sexuelles, les féminicides et pour libérer la parole. Mais aussi pour dénoncer, entre autres griefs, la réforme des retraites en prenant notamment à partie la députée Émilie Chalas.
Ce dimanche 8 mars vers 14 heures, les abords de l'hôpital couple-enfant du CHU de Grenoble commençaient peu à peu à s'animer. Chaque rame de tramway déversait régulièrement des groupes venant se mêler aux femmes et aux hommes déjà présents. Beaucoup arboraient la couleur violette, le code vestimentaire de la manifestation qui se préparait.
À l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, un collectif d'organisations* féministes, syndicales et politiques appelait les femmes à faire la grève et à manifester pour leurs droits. Une manière de démontrer que, sans elles, « rien ne tourne, ni l'économie ni la vie de tous les jours », indiquait le tract distribué sur place.
Ainsi 1 500 personnes – 1 100 pour la police – ont défilé dans Grenoble à partir du CHU jusqu'à la place Saint-André. Une manifestation très animée ponctuée par de nombreux chants et slogans illustrant la diversité des luttes féministes.
« L'immense colère » suscitée par la remise d'un César au réalisateur Roman Polanski
Les pancartes brandies par les manifestantes illustraient, souvent avec humour, des mots d'ordres multiples, marquant, « la convergence des dynamiques féministes ». Si les violences sexistes et sexuelles et les féminicides étaient au centre de la mobilisation, d'autres revendications y figuraient. Notamment « la PMA pour tous.tes » et la formation des personnels médicaux pour éviter les « violences gynécologiques et obstétricales ». Sans omettre l'éradication des « discriminations sexistes, racistes, islamophobes et LGBTphobes » et « la fin des violences patriarcales »
Mais pas seulement. Les féministes réclament aussi la fin des inégalités de salaire ou encore le retrait de la réforme des retraites. Le tout complété par « l'immense colère » suscitée par la remise d'un César au réalisateur Roman Polanski, visé par des accusations de viol. Autant de thèmes visant à « briser le silence » et à dénoncer toutes les violences faites aux femmes. Ce trois mois après les manifestations qui ont marqué la fin du Grenelle initié par le gouvernement, consacré à la lutte contre les violences conjugales.
Émilie Chalas décrétée persona non grata sur la manifestation
Au cours des prises de parole précédant le départ, l'organisation remarquant la présence d'Émilie Chalas l'a prise à partie. Notamment lors de l'évocation de la réforme des retraites voulue par le gouvernement En marche, parti de la candidate. « On se demande un peu ce que font les gens d'Émilie Chalas dans cette manifestation », a lancé au micro une militante saluée par des huées visant la députée.
Autant dire qu'Émilie Chalas n'a guère apprécié cette mise à l'index, avouant « être choquée » par la méthode. En réaction, cette dernière a quitté la manifestation, non sans dénoncer « une récupération politique scandaleuse ». Avant de publier un communiqué justifiant la légitimité de sa présence fustigeant « une manifestation indigne ».
Retour en images sur cette manifestation ponctuée de performances inspirées de « Le violeur c'est toi ». Un slam féministe créé par le collectif de femmes chiliennes LasTesis de Valparaiso dénonçant les violences sexuelles contre les femmes désormais repris dans de nombreux rassemblements militants.
Joël Kermabon
* Les principaux signataires de l'appel : Alliance citoyenne, la Chorageuse, Dal38, groupe des colleur·se·s, Nous Toutes 38, Planning familial 38. Et aussi Les Voies d’Elles, CGT Isère, CNT 38, FSU 38, Solidaires 38, Unef, UNL Isère, EELV, Ensemble ! Isère. Sans oublier la France insoumise, Génération·s, NPA, Pag38, PG 38, PCF 38…