REPORTAGE VIDÉO – Pour rendre hommage à Quentin Charron, blessé par un CRS lors d’une manifestation devant la préfecture de l’Isère le 27 décembre dernier, les pompiers du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de l’Isère ont organisé une marche silencieuse ce samedi 4 janvier.
Les yeux mouillés de tristesse et de colère, des pompiers venus des quatre coins de la France ont défilé en silence, hier, pour rendre hommage à l’un des leurs : Quentin Charron. Cet homme du feu âgé de 31 ans a, en effet, été blessé lors d’une manifestation des pompiers contre l’augmentation de leur temps de travail, organisée le 27 décembre dernier devant la préfecture de l’Isère. Touché en plein visage par un tir de flashball ou une bombe lacrymogène lancée par les CRS, celui-ci s’est écroulé sur le coup. Victime d’un traumatisme crânien, il a également eu le nez brisé et a perdu un œil. « Ni oubli, ni pardon. Quentin, nous sommes tous avec toi ». Ce sont par ces mots, affichés sur la banderole portée en début de cortège, que les pompiers ont exprimé leur fraternité hier après-midi, aux côtés de la famille de leur collègue blessé. Mais aussi par « Courage et dévouement », la devise des sapeurs pompiers français. Des mots qui ont résonné en silence dans les rues de Grenoble. Organisée par les sapeurs pompiers eux-mêmes via un collectif de soutien, la manifestation s’est déroulée de la caserne de Seyssinet-Pariset, où Quentin exerce, jusqu’au siège la préfecture. Au total, plus de 3 500 personnes y ont participé, selon les organisateurs. 2 000 selon les forces de l’ordre. « Quentin n’est pas un voyou » Après deux heures de marche assombrie par une pluie incessante, le cortège s’est rassemblé, place de Verdun, pour écouter le témoignage des parents du pompier blessé. « Quentin est sorti de l’hôpital hier, a annoncé sa mère, visiblement très affectée. Bien sûr, il sait qu’il ne retrouvera pas l’usage de son œil droit, que ce sera un lourd handicap pour le devenir de son métier et que le temps l’aidera à consolider ses multiples fractures au visage ». Et celle-ci de préciser : « Quentin est un homme de terrain. Il vivrait très mal sa reconversion sur un poste hors intervention ». Mais cette femme a aussi exprimé sa colère : « Quentin n’est pas un voyou mais un pompier qui vient d’être promu sergent ». C’est ainsi que Mme Charron demande que « justice soit faite » pour son fils. « Son avocat s’en chargera » a‑t-elle indiqué. Et celle-ci de s’interroger avec véhémence : « Pourquoi sur quatre manifestations, deux se sont déroulées sans affrontements et les deux dernières, avec un arsenal policier mis en place, ont fait deux blessés graves ? Eric et Quentin. Pourquoi cet acharnement contre cette corporation pacifique présente 24 heures sur 24, dimanches et jours fériés ? » Pour finir, la mère de Quentin a interpellé des responsables du Sdis, André Vallini le président du Conseil général et Richard Samuel, le préfet de l’Isère. « Monsieur le préfet, je demande que toute la lumière soit faite sur la manifestation du 27 décembre et que vous nous receviez afin de comprendre ce qui s’est passé. » Reportage vidéo de JK Production. Ultime hommage, tous les pompiers présents ont agrafé leur insigne sur l’arbre où Quentin a été blessé, rue Eugène Faure. VS et MBRetour en images avec les photos de Véronique Serre
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