FLASH INFO – Des représentants des associations membres du collectif Bouge ta pref se sont donné rendez-vous devant le tribunal administratif de Grenoble le mercredi 15 octobre 2025. Un rassemblement en amont d’une nouvelle audience, sur fond de changement de modalités d’accueil à la préfecture de l’Isère des personnes étrangères, celles-ci devant passer par une prise de rendez-vous dématérialisée.
« C’est un feuilleton mais je serais très déçu que ça s’arrête là. » Ainsi s’exprimait le mercredi 15 octobre au matin Robert Seassau, président de l’Apardap (Association de parrainage républicain des demandeurs d’asile et de protection), alors que le collectif d’associations Bouge ta pref organisait un rassemblement devant le tribunal administratif de Grenoble. La raison ? Une nouvelle audience, sur demande de la préfecture, dans le but de faire lever les sanctions concernant l’accueil des personnes étrangères.
Depuis le mois de mars 2024, la préfecture a en effet changé les règles. Toute demande de titres de séjour doit se faire sur rendez-vous, à prendre en ligne. Une mesure que le collectif Bouge ta pref, qui réunit plusieurs associations de défense des droits des étrangers, avait rapidement dénoncée. D’une part, parce que les personnes n’ont pas toutes la possibilité technique d’avoir accès à Internet. D’autre part, parce que le nombre de rendez-vous proposés était insuffisant au regard de la demande.

Robert Seassau, président de l’Apardap, lors du rassemblement de Bouge ta pref devant le tribunal administratif de Grenoble le mercredi 15 octobre 2025. © Florent Mathieu – Place Gre’net
En mars 2025, victoire pour les associations : le tribunal administratif, saisi dans le cadre d’un référé-suspension, intimait l’ordre à la préfecture d’organiser un accueil physique pour permettre la prise de rendez-vous. Au mois de juillet, à l’occasion d’une nouvelle audience, la décision demeurait la même… avec la mise en place d’une astreinte de 500 euros par jour à compter du 21 septembre 2025, en cas de non-respect de la décision de justice.
Un accueil mis en place à la préfecture… pour prendre rendez-vous en ligne
Quels changements depuis ? Robert Seassau indique qu’un accueil a été mis en place à la préfecture, pour accompagner les personnes… dans leur prise de rendez-vous en ligne. Ceci, précise-t-il, à raison de dix personnes accueillies par jour. « Cet accueil, on ne comprend pas à quoi il sert, c’est quelque chose qui ne répond pas du tout à la demande », fustige-t-il. Et d’ajouter : « Ils appellent ça de la médiation numérique… donc on est très loin de l’accès physique ! »
Les associations espèrent bien que le tribunal administratif ira, de nouveau, dans leur sens en considérant que ce nouveau mode d’accueil n’est (toujours) pas adapté aux besoins. Et Robert Seassau de refaire valoir leurs attentes, à savoir le rétablissement d’un accueil physique des personnes, comme cela se pratiquait autrefois. « Pour tout service public, il doit y avoir une alternative à la dématérialisation. Déposer une demande de séjour est un droit, et là, c’est un déni de droit », conclut-il.



Une réflexion sur « Modalités d’accueil des étrangers à la préfecture de l’Isère : le collectif Bouge ta pref maintient la pression »
Sans papiers ?
En arabe ils disent harraga, en référence aux jeunes hommes qui vont jusqu’à détruire leurs propres papiers pour dissimuler leurs origines.
https://www.courrierinternational.com/article/vu-de-suisse-avec-les-harraga-ces-clandestins-pris-au-piege-entre-l-algerie-et-la-france_228477