CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou révéler les coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique n°127 du lundi 13 octobre 2025, retour sur un nouveau sondage paru dans le cadre des élections municipales prochaines à Grenoble… et ses limites.
« Aujourd’hui, nous allons parler d’un sondage, et plus précisément d’un sondage qui concerne les prochaines élections municipales à Grenoble. Ce n’est pas la première fois que nous abordons ce sujet : nous avions déjà évoqué un premier sondage sur la question au mois de mai, publié par deux médias locaux. Cette fois, c’est une association politique proche de la majorité grenobloise, l’Ades, qui l’a commandé à l’institut Cluster 17 au mois de septembre.
Deux scénarios étudiés
Quels en sont les principaux enseignements ? D’abord, une nette avance au premier tour de Laurence Ruffin, candidate désignée pour représenter la majorité sortante. Dans le cas d’une alliance totale de la gauche incluant les écologistes, les Insoumis, les communistes et les socialistes, celle-ci est créditée de 45 % d’intentions de vote au premier tour, très loin devant Alain Carignon, qui obtiendrait 24 %, et Émilie Chalas avec ses 14 %.
Un second scénario table sur une candidature de Laurence Ruffin sans alliance avec les Insoumis avec, en prime, une candidature concurrente de Romain Gentil pour Place publique. Résultat : Laurence Ruffin décroche 31 % des suffrages, Alain Carignon 22 %, Allan Brunon (le candidat LFI) 12 %, Émilie Chalas 11 % et Romain Gentil 9 %.
Précisons que le sondage teste également les intentions de vote en faveur d’Hervé Gerbi, candidat et chef de file Horizons sur Grenoble, lequel obtient 9 % dans le premier scénario, et 7 % dans le second. Quant au possible candidat Rassemblement national, Valentin Gabriac, il est crédité de 8 % des suffrages, quel que soit le scénario retenu.
Un sondage qui fait de la politique fiction ?
Mais il faut aborder ces chiffres avec prudence. Avec beaucoup de prudence, même. Le sondage précise que les marges d’erreur sont de l’ordre de 2 à presque 5 points en fonction des résultats obtenus. De quoi largement fausser l’équilibre du premier tour et les prévisions du second tour.
De plus, même si l’exercice l’y oblige, l’institut fait tout de même un peu de politique fiction. Envisager une union totale de la gauche dès le premier tour est assez audacieux. Le sondage écarte en outre visiblement toute possibilité d’une alliance entre le PS et Place publique et considère qu’Émilie Chalas sera candidate alors que rien ne l’indique pour l’heure. Et ce ne sont là que quelques exemples.
C’est toute la limite de l’exercice ? En politique comme au Loto, nous voudrions tous connaître les résultats à l’avance. Mais les sondages peuvent être trompeurs, même s’ils ne se trompent pas toujours. Quoi qu’il en soit, les enquêtes d’opinion permettent surtout aux candidats d’ajuster leurs stratégies de campagne, et influencent aussi sans doute le choix des électeurs dans l’isoloir, même si chacun est censé voter en fonction de ses convictions.
Au-delà des enjeux nationaux, de nouvelles élections législatives permettraient, quant à elles, de mesurer les équilibres politiques en présence au sein des communes. Et ce n’est pas exclu du tout puisque la possibilité d’une dissolution de l’Assemblée nationale reste sur la table, sur fond d’instabilité institutionnelle. »
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Une réflexion sur « Chronique Place Gre’net – RCF : Un nouveau sondage pour les municipales à Grenoble… et ses limites »
Encore une fois, je ne comprends pas pourquoi les médias semblent s’extasier devant les 45 % de la liste commune de la gauche, alors qu’à contrario l’hypothèse du sondage est que la droite et le centre sont divisés. Pour une ville classée à gauche, c’est même plutôt inquiétant pour ces partis de gauche de ne pas rassembler une majorité !