EVENEMENT – Le Musée Champollion, à Vif, présente, du 28 mars au 28 septembre 2025, une exposition intitulée « Curieuses momies. Des Champollion au Synchrotron ». L’occasion de découvrir plus de 70 objets, des momies humaines, animales et des antiquités égyptiennes. Le fruit de recherches menées du XIXe siècle à aujourd’hui sur les corps préservés.
« La momie, en tant qu’objet, attise depuis longtemps la curiosité du public. Difficile de résister à l’envie de voir ce qui aurait dû disparaître », s’amuse le Musée Champollion, à Vif, qui présente, du 28 mars au 28 septembre 2025, une exposition intitulées « Curieuses momies. Des Champollion au Synchrotron ».
« Grâce à des prêts consentis par 13 grandes institutions comme le musée du Louvre ou le musée des Confluences, l’exposition présente l’étude du XIXe siècle à aujourd’hui de ces dépouilles humaines et animales. » L’occasion de découvrir plus de 70 objets, parmi lesquels deux momies humaines étudiées par Champollion, deux fragments de momies, quinze momies animales et 35 antiquités égyptiennes.
Les momies, « à la fois corps et objets »
« La nouvelle exposition du musée Champollion interroge la fascination que ces corps ont générée par le passé et qu’ils suscitent toujours aujourd’hui », explique Jean-Pierre Barbier, président de Département. « Longtemps considérés comme des “objets de curiosité”, ces restes étaient recherchés, collectés et collectionnés ; ils étaient démaillotés afin d’être étudiés. »
Thèbes. Hypogées. Profil et face d’une tête de momie d’homme. Dans Description de l’Égypte, Antiquités, Volume II, planche 49, Paris, Imprimerie Impériale, 1809 ; Imprimerie Royale, 1821.
Une approche du corps qui a d’ailleurs évolué avec les avancées médicales et le changement du rapport au deuil. Ce qui rend complexe la présentation de ces momies, « à la fois corps et objets ». « Conscient de son rôle éducatif », le Musée Champollion explique avoir construit cette exposition « avec une réflexion éthique, conciliant sciences et valeurs culturelles et sacrées ». La scénographie et la médiation choisies lui permettent ainsi à la fois de respecter la dignité des défunts et de ménager la sensibilité du public.
« Un aspect inédit des travaux des frères Champollion »
Cette exposition est aussi l’occasion de constater que les frères Champollion, célèbres égyptologues, ont participé à ces expérimentations et ainsi contribué aux progrès de la science. « Le parcours de l’exposition temporaire fait ainsi écho à celui du musée », indique Jean-Pierre Barbier.
Papyrus du Livre des Morts de Hor, prêtre d’Amon Inv. N 3278, planche 1 : psychostasie 332 – 30 av. J.-C., papyrus Paris, musée du Louvre © musée du Louvre, Dist. GrandPalaisRmn / Franck Raux
« De l’examen des premières momies à Grenoble jusqu’à l’expédition de Champollion en Égypte – où il investit les tombes et collecte les momies “les plus remarquables” – en passant par la compréhension de l’usage des vases canopes, l’étude de papyri et de cercueils peints, les visiteurs explorent un aspect inédit des travaux des frères Champollion », résume le président de Département.
Un parcours en trois parties
Le parcours d’exposition comprend trois parties. Dans la première, le musée présente les rapports variés que l’Occident du XIXe siècle pouvait entretenir avec les momies égyptiennes. « En tant qu’objets étranges et exotiques, ces corps sont examinés, débandelettés mais aussi collectés et conservés sous toutes les formes, dans les cabinets de curiosité », décrit le musée.
La seconde partie permet de découvrir les travaux de recherche des frères Champollion sur la momification et les rites funéraires. Les visiteurs peuvent ainsi voir deux momies humaines, « la petite momie », étudiée à Grenoble par le jeune Champollion, et la momie d’enfant qu’il a ramenée de son voyage en Égypte.
Champollion, 1828, Retour d’une expédition archéologique dans la vallée des Rois, près des Colosses de Memnon. D’après Maurice Orange, gravure, vers 1898, collection particulière.
La visite se conclut par les recherches iséroises contemporaines conduites par le laboratoire Arc-Nucléart et le Synchrotron, deux sites à la pointe de l’innovation. « Les nouvelles techniques d’imagerie permettent de voir à travers les différentes couches de bandelettes mais aussi à l’intérieur des momies elles-mêmes », explique en effet le musée. Ce qui s’accompagne de nouvelles perspectives pour le traitement et l’analyse des momies.
« Du traitement de la célèbre momie de Ramsès II aux scans de momies humaines et animales, les études sur les momies se poursuivent au cœur de notre département, se félicite ainsi Jean-Pierre Barbier. « Radiographies et scans 3D permettent une forme de débandelettage numérique, réservant d’autres approches et avancées. »
TOUT SAVOIR SUR LES VISITES DE L’EXPOSITION
Visites guidées gratuites de l’exposition tous les premiers dimanches du mois à 10 h 30. Durée 1h30. Sur inscription au 04 57 58 88 50
Week-end inaugural le dimanche 30 mars
Visite guidée gratuite par Caroline Dugand, conservatrice du musée à 11 heures, sur inscription au 04.57.58.88.50 (à partir de 6 ans). Durée : une heureVisites flashs exceptionnelles
Le 23 et le 24 juillet, à l’occasion du départ de la 18e étape du Tour de France, visite gratuite tout public. Rendez-vous sur le site musees.isere.frPour les enfants
L’exposition comprend un parcours dédié aux enfants, avec des vignettes leur signalant les objets majeurs. Un livret gratuit propose en outre des jeux pour comprendre les études des Champollion, la momification et l’avancée des recherches. Enfin, un dispositif sensoriel permet de voir, toucher et sentir les composants utilisés par les embaumeurs, notamment la cire d’abeille, des bandelettes de lin et des résines odorantes comme le fameux bitume.