FOCUS – Alors qu’un collectif d’habitants se mobilise depuis plusieurs années pour lutter contre un projet d’immeuble, quai Jongkind dans le quartier Île Verte à Grenoble, le tribunal administratif a cassé un refus de permis de construire des services municipaux. La Ville ne fait pas appel, considérant que ses chances de victoire sont trop minces, mais le collectif d’habitants opposé au projet annonce, lui, lancer une procédure.
« C’est un projet particulier dans lequel nous n’avons pas réussi à avoir un interlocuteur en capacité de discuter de manière sereine ». En quelques mots, l’adjointe à l’Urbanisme de Grenoble Margot Belair résume l’un des aspects dominants du projet de construction d’immeuble sur le quartier Île Verte, à l’angle de la rue Lachmann et du quai Jongkind. Ceci alors qu’un énième refus de permis de construire a été cassé par le tribunal administratif de Grenoble et que la Ville a décidé, début février 2025, de ne pas faire appel de la décision.

La mobilisation contre le projet de construction quartier Île Verte remonte à 2018. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Depuis plusieurs années, un collectif d’habitants lutte contre le projet d’immeuble en question, accusé de dénaturer par son ampleur un secteur de la Ville encore vert, à proximité des berges de l’Isère. Mais, depuis le début, le dialogue avec le propriétaire de la parcelle concernée s’est avéré difficile, comme l’a révélé une réunion particulièrement houleuse en juin 2018. Au cours de celle-ci, l’attitude de l’architecte en charge du projet, par ailleurs ancien directeur de l’Urbanisme de la Ville de Grenoble1entre 2003 et 2014., avait chauffé à blanc les riverains.
L’immeuble en passe de sortir de terre ?
Après pas moins de neuf permis de construire refusé, l’immeuble va-t-il donc finalement sortir de terre ? « Le promoteur a son permis. Maintenant, ce qu’il va en faire, je n’en ai aucune idée. Je ne sais pas s’il va lancer les travaux demain ou s’il souhaite attendre », explique Margot Belair.
Une chose est certaine : en renonçant à faire appel, la Ville de Grenoble n’a plus de levier pour tenter de s’opposer à la construction du bâtiment. Et l’élue laisse la main à de potentielles initiatives citoyennes.
Poursuivez votre lecture
Il vous reste 68 % de l’article à lire. Obtenez un accès illimité.
Vous êtes déjà abonné.e ? Connectez-vous



6 réflexions sur « Île Verte à Grenoble : la justice autorise à construire un immeuble quai Jongkind, un collectif d’habitants va faire appel »
Les promoteurs immobiliers sont tous des voyous sans aucun scrupules.
En plus 99 % des réalisations neuves, dans le privé, selon les gens qui ont acheté dans le neuf, ont acquis un logement avec un très grand nombre de MALFACONS !
Donc, NON à un nouvel étron en béton !
Ville verte ou bétonnage massif ???
Les Juges rouges foulent au pied la qualité de vie du quartier.
On ne compte plus le nombre de projets immobiliers en cours ou réalisés dans le quartier de l’île verte ! Cela répond à une politique de densification de l’habitat dans Grenoble et les communes environnantes, politique qui est d’ailleurs revendiquée aussi par la métropole via la voix de son président. Les objectifs sont d’une part éviter l’artificialisation des sols autour des communes, d’autre part regrouper (pour ne pas dire entasser) les habitants auprès des transports en commun et rendre inutile tout aménagement de parking relatif aux voitures. Vu d’une certaine hauteur par exemple de la Bastille, on voit bien que l’île verte elle-même n’échappe pas à cette densification même s’il subsiste encore quelques rues présentant villas et jardins.
Du point de vue politique ce projet à l’île verte est assez sensible puisque ce quartier c’est aussi un peu le camp de base des soutiens de majorité municipale actuelle. On pourrait parler de projet schizophrénique.
Hasard de calendrier : l’article suivant de Place’Grenet présente justement le combat des ruraux contre l’artificialisation des sols !
Une petite coquille : « Enfin, l’appel n’étant pas successif, le promoteur aurait fort bien pu débuter les travaux malgré la procédure en cours ».
Il doit bien sûr s’agir de suspensif..
Merci pour le signalement de cette coquille ! C’est corrigé.
Ça la fout mal pour Laurence Ruffin, la « nouvelle incarnation » d’Eric Piolle, sa pom pom girl n°2 laisse tomber les habitants de l’île verte. C’est pourtant le quartier des bobos amis de la mairie, alors que dire des autres …