TRIBUNE LIBRE – Le collectif Grenoble à cœur s’indigne de la décision de Grenoble-Alpes-Métropole de continuer d’appliquer les restrictions de Crit’Air dans la Zone à faibles émissions (ZFE). Selon lui, il est totalement inconcevable de continuer dans cette voie car le problème de pollution atmosphérique ne viendrait pas des voitures… mais du bois brûlé.
Ce 1er janvier 2025, Grenoble a interdit qu’on puisse circuler dans l’agglomération en voiture Crit’Air 3, dans le cadre de la ZFE. Ce même jour a vu l’activation d’une alerte à la pollution aux particules fines car « les basses températures entraînent de fortes émissions de polluants par les installations de chauffage (au bois notamment) »1Atmo. !
On pourrait en rigoler franchement si ce n’était pas grave.
Grave pour les 75 000 foyers (!) interdits d’utilisation de leur véhicule, MESURE PARFAITEMENT INUTILE et ridiculement grenoblo-grenobloise. Alors que l’État ne la demande pas. Alors que le Sénat a recommandé le report à 2030. Alors que les ZFE allemandes proches de la France acceptent les Crit’Air 3.
Un danger provenant plutôt du bois brûlé
Grave pour la santé des Grenoblois car tous respirent cette pollution aux particules fines, de loin la plus nuisible pour la santé2Agence européenne de l’environnement : « Les PM2,5 sont le polluant atmosphérique à l’origine des problèmes de santé et de décès prématurés les plus importants »., et cela alors qu” « on sait que brûler du bois est beaucoup plus toxique que les autres types de particules, et les résultats pointent clairement le feu de bois comme la cause principale de risque cancérigène sur le long terme »3Pr A. Nenes du Laboratoire des processus atmosphériques et leurs impacts de l’EPFL, l’une des meilleures universités mondiales..
Fumée de chauffage au bois dans l’hyper centre de Grenoble. © Grenoble à coeur
Grave car, à la suite de l’intégration des PM2,5 dans l’indice donnant la qualité de l’air (en 2021, il était enfin temps !), Grenoble a été classée pire ville de France selon Atmo.
Une pollution atmosphérique stagnante depuis 2019, année de début de la ZFE
Grave car les données d’Atmo montrent que la pollution aux PM2,5 stagne dans notre ville depuis 2019 ! Mise en vigueur cette année-là, la ZFE poids lourds n’a donc pas eu d’effets.
Qui pourrait honnêtement s’en étonner, alors qu’il était connu en 2018 qu’à Grenoble les PM2,5 sont émises à 5 % par les camions et camionnettes4Qui émettent le tiers des PM2,5 du trafic routier de l’agglomération grenobloise., contre 61 % par le chauffage au bois ?
Qui, alors qu’on sait que la pollution aux PM2,5 n’a pas baissé à Grenoble pendant le confinement bien que le trafic routier avait presque totalement cessé, encore et toujours à cause du bois de chauffage… que valorise et développe pourtant la majorité au pouvoir dans la cuvette grenobloise !
Origine des polluants à Grenoble selon Atmo. © Gremag
Grave car toutes les façons de mentir aux Grenoblois sont réunies (voir en annexe technique), quand il leur est dit que « les chiffres parlent d’eux-mêmes : 135 décès prématurés chaque année sont attribués au dioxyde d’azote, et 293 aux particules fines, dans le seul périmètre de la métropole ».
Alphonse Allais, humoriste du XIXe siècle … et gourou de la majorité qui décide à Grenoble ? © DR
Grave car, pendant tout ce temps perdu pour Grenoble parce qu’il est choisi d’être à côté de la plaque, la vraie question des incendies de voitures passe complètement sous silence. Alors qu’ils sont incessants dans notre ville et qu’ils produisent des fumées extrêmement polluantes.
Le nuage de fumées très toxiques que produit l’incendie d’une seule voiture.© FR3
Grave car tout cela est aussi accompagné d’un discours prétendant qu’il faut faire disparaître un tiers des véhicules à Grenoble, malgré ce qu’a montré un peu partout le confinement y compris dans notre ville ou à Paris.
Des informations qui seraient passées sous silence
Discours qui passe sous silence le fait que baisser des deux tiers les émissions du chauffage au bois diminuerait les PM2,5 de 42 %, ce qui réduirait leur impact sur la santé des deux tiers aussi ! Et que même ainsi, le bois qu’on brûle continuerait pourtant d’émettre presque deux fois plus que toutes les voitures actuellement…
Loin de ce qu’on entend à Grenoble, le responsable du programme Air-Environnement de la ville de Bristol (GB) ne cache pas que TOUS les poêles à bois sont « non performants », y compris ceux respectant la nouvelle norme éco design 2022 : « Même si on brûle du bois sec et propre, ces poêles restent extrêmement polluants comparés au gaz ou à l’électricité »5Steve Crawshaw, Senior Data Analyst, 25 ans d’expérience en gestion de la qualité de l’air au Bristol City Council..
Grave pour le commerce du centre-ville grenoblois qui était le quatrième le plus dynamique de France avant « Cœur de Ville Cœur de Métropole » et va encore perdre en fréquentation.
Grenoble, une ville représentative de la pollution atmosphérique
Alors oui, Grenoble est une Zone de Forts Enfumages qui nuisent gravement aux Grenoblois. Pour toutes ces raisons, mais pas seulement. Il y en a pléthore d’autres, dont au « Cœur de Ville Cœur de Métropole » les écoles surpolluées par la fermeture d’Agutte-Sembat et la disparition de la station Atmo de mesure de la qualité de l’air du Bd Gambetta, ou la « ville apaisée » propice au trafic de drogue, ou le terrible déclin du commerce du centre-ville de Grenoble, et on pourrait longuement prolonger cette triste liste…
ANNEXE TECHNIQUE
Toutes les façons de mentir aux Grenoblois sont réunies quand il leur est dit que « les chiffres parlent d’eux-mêmes : 135 décès prématurés chaque année sont attribués au dioxyde d’azote, et 293 aux particules fines, dans le seul périmètre de la métropole ».
1. Tromperie en donnant ces deux chiffres comme si on pouvait les additionner, ce qui est faux.
2. Mensonge que le « sont attribués », au lieu du « seraient attribuables » en vigueur normalement chez ceux qui cherchent à quantifier les décès prématurés.6Agence européenne de l’environnement : « Les décès prématurés sont ceux qui se produisent avant l’atteinte d’un âge attendu, typiquement celui de l’espérance de vie du pays selon le sexe et l’âge. »
Il n’y a en effet aucune certitude en la matière, car tous ces chiffres sortent d’algorithmes sur ordinateurs et pas du tout de la réalité de constats faits par des médecins7Grégoire Rey, directeur du centre d’épidémiologie sur les décès : « Personne n’est capable de savoir de façon systématique si un individu est mort de la pollution ou pas ».
3. Manipulation en faisant croire que la nocivité du NO2 est la moitié de celle des PM2,5. Ce serait plutôt 27 fois moins d’après les chiffres nationaux de Santé publique France.
4. Mensonge par omission en ne disant pas que le chiffre 135 du NO2 est non seulement sur-gonflé à l’extrême (vu au point précédent), mais qu’il est de plus parfaitement irréel. Car il sort d’un algorithme prenant pour référence l’air qu’on trouve là où personne ne vit. Comme si le désert pouvait être une métropole, comme si une métropole pouvait être un désert…
À ce niveau d’absurdité quasi comique, c’est à se demander si l’humoriste Alphonse Allais ne serait pas le gourou de ceux qui font les décisions à Grenoble.
5. Mensonge par omission en ne disant pas que le chiffre 293 des PM2,5 est fabriqué de la même absurde façon.
Des scientifiques grenoblois estiment ce nombre à une valeur bien plus faible : ce serait plutôt 65 avec 4,5 mois de perte d’espérance de vie8L’espérance de vie est de 987 mois en moyenne en France.. Qui est concerné ? « Il s’agit très majoritairement de personnes âgées, fragiles, dont la pollution accélère le décès de quelques mois »9Grégoire Rey, directeur du centre d’épidémiologie sur les décès.
6. Tromperie en prétendant que ces chiffres « parlent d’eux-mêmes ».
PS : Comiquement, la verbalisation des contrevenants à la ZFE a été inaugurée à Marseille lors d’un pic de pollution… provoqué par le chauffage, au fioul et au bois tout particulièrement. C’était il y a deux ans et, avec le réalisme qui manque à Grenoble, Aix-Marseille a, depuis, reporté « sine die » l’interdiction des Crit’Air 3.
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14 réflexions sur « Tribune libre : « Grenoble, Zone de Forts Enfumages (ZFE) qui nuisent gravement aux Grenoblois » »
Question sur la radio ici Isère, le 21 janvier 2025 :
« Cela fait maintenant cinq jours que le bassin grenoblois et le Nord-Isère sont touchés par un épisode de pollution aux particules fines. Et malgré les mesures prises, la pollution ne diminue pas. Pourquoi ? »
Réponse d’ATMO :
« La première source c’est quand même le chauffage au bois. Entre 70 et 90% de contribution selon les heures de la journée, le soir notamment, la nuit, le week-end aussi.
Si on veut vraiment réduire un épisode de pollution comme ça qui est quand même de grande ampleur, qui est régional voire national, il faut agir sur la particule principale qui est le chauffage au bois ».
https://www.francebleu.fr/emissions/l‑invite-de-la-redaction/pic-de-pollution-en-isere-le-chauffage-au-bois-represente-70-a-90-de-la-pollution-actuelle-9743980
Si on résumé la position de Grenoble à Coeur et les autres intoxiqués à la voiture, cette dernière ne pollue pas quand ça les arrange mais pollue quand ça les arrange. Des pitres pathétiques !
Bien sûr que les voitures thermiques polluent. Sinon nous ne dénoncerions pas avec constance le fait qu’elles sur-polluent « à proximité de certains axes du centre-ville, notamment en bordure du cours Gambetta ou de la rue Lesdiguières » (Atmo), là où la fermeture d’Agutte-Sembat les a toutes concentrées, là où se trouvent la majorité des écoles du « Cœur de Ville Cœur de Métropole ».
Mais, mis à part ce grave problème qui est localisé dans le centre-ville, les voitures ne sont pas du tout le premier problème global à Grenoble et dans son agglomération.
Ce jour même, c’est le chauffage au bois qui interdit aux voitures Crit’Air 3 de rouler à Grenoble ! Car il y a une alerte pollution aux PM10 et que « sur le bassin grenoblois, c’est bien le chauffage au bois » (Atmo), chose que le communiqué de la mairie passe totalement sous silence …
Nier que la fermeture d’Agutte-Sembat sur-pollue des écoles du centre-ville, c’est nier un fait clairement et officiellement établi.
Atmo l’a écrit dans son rapport : la fermeture d’Agutte-Sembat a « des effets locaux négatifs sur l’exposition au NO2 à proximité de certains axes du centre-ville ».
Atmo chiffre à plusieurs milliers le nombre d’habitants ainsi victimes d’une « augmentation de leur exposition (notamment en bordure du cours Gambetta ou de la rue Lesdiguières) ». C’est une pollution surajoutée à celle qu’il y avait déjà, autrement dit une sur-pollution.
Et il y a, en plus de ces milliers d’habitants, les 4000 élèves des écoles situées « à proximité de certains axes du centre-ville ». En voici la liste : écoles maternelle et primaire Jean-Jaurès, collège et lycée Champollion, école élémentaire Marianne-Cohn, école maternelle Marceau, collège de l’Aigle.
Tout ça continue en 2025 car le catastrophique plan de circulation de 2017 n’a pas été corrigé et que Grenoble vient d’être classée ville la plus embouteillée de France aux heures de pointe.
Solution : réduire encore davantage l’espace consacré à la voiture qui, comme vous l’écrivez, pollue et développer davantage les espaces consacrés aux modes de transport en commun, aux déplacements à vélo et à la marche à pied. Facile non ?
Pourriez-vous place gre’net empêcher l’imposteur qui plagie desintox qui commente vos articles depuis des années, de continuer à publier de la sorte en immitant son pseudo svp ?
Bonjour,
Il y a effectivement eu usurpation de pseudo. Nous avons remplacé le pseudo des deux commentaires en question par « Anonyme » afin d’éviter toute confusion.
Cordialement,
Il faut interdire les vieux Diesel dans le centre de Grenoble, les véhicules utilitaires s” électrifient de plus en plus, les véhicules municipaux s” électrifient de plus en plus
AIXAM propose des « bagnolettes » sans permis, en version électrique rechargeable, au même prix que la version Diesel, qui sont suffisantes en milieu urbain pour les PMR.
mais il y a les lobbys véreux du pétrole( Fuel, gasoil, essence ), qui ne pensent qu” à leurs intérêts particuliers, et les petit cons de 18 ans, qui poireautent au feu rouge, en se croyant aux 24 heures du Mans avec l” accélérateur, et les vieux moteurs thermiques qui nous asphyxient, qui fument noir, et qui sont à 2 doigts de » couler une bielle » !
Heureusement qu’il y a de temps en temps du ZEF
pour chasser les fumées du poële à bois.
Le truc à la con, inventé par des c.…s , qu’ils
ont baptisé Z.F.E…
Tout ça pour enfumer encore et encore..
Les arguments développés ici sur les sources d’émissions de particules fines et la cohérence ou non de la ZFE en vigueur sur ce point, sont intéressants.
En revanche, affirmer que « les écoles (sont) surpolluées par la fermeture d’Agutte-Sembat », que la « ville apaisée » qui est une politique de gestion du traffic routier serait « propice au trafic de drogue », ou qu’on observerait un « terrible déclin du commerce du centre-ville de Grenoble », relève de spéculations non fondées.
Ni les chiffres d’Atmo, ni le Procureur chargé de la lutte contre le trafic de stupéfiants, ni l’observatoire de la CCI ne confirment ces assertions.
Imposteur avec un i majuscule est effectivement une autre possibilité de dire qui vous êtes.
Faudrait savoir Grenoble à cœur, les voitures polluent ou non ? Si elles ne polluent pas, comment la réouverture aux voitures (hors pour les livraisons et les riverains déjà autorisés) de Agutte Sembat (et pour mémoire, ce boulevard est autorisé aux piétons, vélos et usagers des TC donc il n’est pas fermé !) pourrait la réduire dans d’autres secteurs ?
Si elles polluent, la ZFE a bien une utilité pour la diminuer !
Bref Grenoble à Cœur accro à sa voiture n’est pas crédible
Je vous propose de ce pseudo qui convient mieux à qui vous êtes : imposteur.
Comment se débarrasser de personnes dogmatiques sourdes incompétentes et dangereuses.