EN BREF – La Fédération nationale des associations d’usagers des transports réagit aux conclusions d’un rapport de la Chambre régionale des comptes Auvergne-Rhône-Alpes sur « la politique du matériel ferroviaire roulant de la Région ». La CRC estime que les TER souffrent du manque d’une trentaine de rames. Une situation préjudiciable pour la « qualité ressentie » du service par les usagers que la Fnaut déplore depuis plusieurs années.
Une trentaine de rames manquantes pour les trains express régionaux (TER) en Auvergne-Rhône-Alpes ? Telle est l’une des conclusions d’un rapport de la Chambre régionale des comptes Aura, titré « Évaluation de la politique du matériel roulant ferroviaire de la Région Auvergne-Rhône-Alpes » et officiellement présenté le 5 septembre 2024. De quoi conforter la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) Auvergne-Rhône-Alpes dans ses propres conclusions.

La CRC estime qu’une trentaine de rames sont manquantes pour les TER d’Auvergne-Rhône-Alpes. © Joël Kermabon – Place Gre’net
« Les associations de la Fnaut Aura exprimaient depuis plusieurs années le ressenti des usagers : pas assez de rames de TER avec, en conséquence, trop de trains surchargés ou supprimés », fait ainsi savoir la Fédération dans un communiqué en date du 7 octobre. Ce non sans dénoncer l’absence de commandes de nouvelles rames de la Région depuis cinq ans. Les dix nouvelles rames récemment mises en circulation avaient en effet été commandées en 2019, « montrant des délais importants de livraison pour ce type de matériel », constate la Fnaut.
La CRC préconise un investissement de 3,8 milliards (minimum)
« Il y a déjà une année, la Région annonçait un grand plan de 5,7 milliards pour le train. La Fnaut Aura regrette que ce plan ne se soit toujours pas concrétisé par des commandes », poursuit la Fédération. Non sans s’inquiéter de l’annonce de prolongation (ou d’achat d’occasion) de rames Corail des années 70. De quoi offrir aux usagers, juge-t-elle, « pendant encore une dizaine d’années des mauvaises conditions de transports avec des rames vieillissantes et défraichies, peu faciles d’accès, sans wifi, des rames du siècle dernier ».

Bernard Lejeune, président de la Chambre régionale des comptes, présentant le rapport de la CRC sur l’antenne de Lyon Mag TV. © Lyon Mag TV – YouTube
Dans son rapport, la CRC écrit noir sur blanc que « l’écart entre les besoins et les matériels disponibles s’élève à une trentaine de rames ». Et note que « la hausse significative de la fréquentation depuis 2022, et les projections d’évolution, laissent à penser que cette situation perturbée va se prolonger jusqu’en 2027 ». De quoi « dégrader dans les prochaines années […] la qualité de service ressentie par les usagers », estime avec une certaine pudeur le rapport. Qui, d’ores et déjà, livre des estimations de satisfaction des usagers (très) inférieures à celles de la SNCF.
Le montant des besoins d’investissement ? 3,8 milliards d’euros, chiffre la Chambre régionale des comptes. Et ceci… au bas mot puisque le calcul ne prend pas en compte les investissements que pourrait engendrer l’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs, ou la mise en place des fameux RER métropolitains (depuis rebaptisés Serm). Dans sa feuille de route 2035 consacrée aux mobilités adoptée fin 2023, la Région revendique pour sa part déjà un investissement de 3 milliards d’euros « pour le matériel portant sur la rénovation et l’acquisition de nouveaux matériels ».


