FOCUS – Des enseignants du collège Pablo-Picasso d’Échirolles sont en grève, jeudi 4 et vendredi 5 juillet 2024, journées de correction du brevet. Effectifs surchargés, fermeture d’une classe de 5e, postes non pourvus ou manquants… Les prévisions sont très sombres pour la prochaine rentrée scolaire. Et le personnel s’inquiète de la réponse de la direction académique, invoquant une absence de moyens.
La rentrée scolaire n’arrive certes que dans deux mois. Mais face aux nombreux nuages qui s’amoncellent dans un ciel de plus en plus sombre, il devenait, selon eux, vital de tirer la sonnette d’alarme. Des enseignants du collège Pablo-Picasso d’Échirolles ont donc déposé deux préavis de grève pour les jeudi 4 et vendredi 5 juillet 2024, se rassemblant dès 7 h 45 devant le collège Louis-Lumière, centre de correction du brevet des collèges durant ces deux journées.
Les professeurs et membres du personnel de cet établissement classé en réseau d’éducation prioritaire (REP) pointent en effet une longue liste de problèmes. À commencer par « des effectifs surchargés en 6e et la fermeture d’une classe de 5e, où on passerait de quatre à trois divisions », s’inquiète Anne-Marie Guillaume, professeure de mathématiques et déléguée Snes-FSU.
Des effectifs suffisants pour quatre classes de 5e, selon les enseignants
De fait, les chiffres du syndicat diffèrent de ceux de la Direction académique des services de l’Éducation nationale (Dasen). « On lui a demandé une audience et on a découvert qu’elle ne comptait pas les élèves Ulis1Unité localisée pour l’inclusion scolaire, destinée aux élèves en situation de handicap, alors que chez nous, ils sont vraiment inclus dans les classes », explique l’enseignante.
Une simple différence de critères en apparence, mais qui change pourtant tout. Car au lieu des 73 élèves de 5e comptabilisés par les services académiques, les enseignants, en ajoutant les cinq élèves Ulis, en dénombrent 78. Soit 26 élèves par classe de 5e, alors que le seuil en REP est de 25 – et que le Snes-FSU milite, lui, pour 20 ou 21. « Normalement, à partir de 76, ça déclenche le maintien d’une quatrième classe », souligne ainsi Anne-Marie Guillaume.
« Des consignes pour limiter les redoublements en 5e »
Malheureusement, lorsque la direction académique a été alertée, sa réponse a été sans appel : « Il n’y a plus de moyens pour ouvrir des classes », rapporte la déléguée syndicale. Ce qui a de lourdes conséquences. Exemples : « Une famille, qui venait d’emménager, a voulu inscrire son enfant en 5e mais on a dû le refuser. Et deux dérogations ont été refusées par la DSDEN2Direction des services départementaux de l’Éducation nationale pour les sections football et musique. »
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