EN BREF – À deux semaines du premier tour des législatives anticipées, des manifestations « contre l’extrême droite » sont prévues partout en France, samedi 15 juin 2024. À Grenoble, l’intersyndicale (CGT, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires, UEG, Unef) appelle à défiler à partir de 14 heures, au départ de l’avenue Alsace-Lorraine, avec le soutien d’associations et partis de gauche.
Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, dimanche 9 juin 2024, par Emmanuel Macron, entraînant l’organisation d’élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet, des rassemblements « contre l’extrême droite » se sont tenus tout au long de la semaine à Grenoble. Un tour de chauffe avant la grande manifestation unitaire et intersyndicale prévue samedi 15 juin, à partir de 14 heures, entre l’avenue Alsace-Lorraine et la place de Verdun.
Plusieurs rassemblements « contre l’extrême droite » ont eu lieu rue Félix-Poulat, à Grenoble, depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, dimanche 9 juin. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Comme partout en France, une large union syndicale et politique s’est constituée en Isère – où des manifestations étaient également programmées à La Tour-du-Pin et Vienne, à 11 heures. Syndicats de salariés (CGT, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires) et étudiants (UEG et Unef) ont ainsi lancé l’appel commun à la mobilisation, soutenus par de nombreux collectifs et associations ainsi que par les partis de gauche réunis sous la bannière du Nouveau Front populaire.
« Les organisations syndicales alertent depuis des années sur la crise sociale et démocratique qui traverse notre pays », indique le texte de l’appel national commun. « Une politique qui tourne le dos au social et qui crée le déclassement », déplorent les syndicats, citant « l’abandon de nos industries et de nos services publics, le passage en force contre la mobilisation historique contre la réforme des retraites, l’absence de perspectives de progrès et la banalisation des thèses racistes ».
Emmanuel Macron « prend une lourde responsabilité »
Tous ces éléments « constituent le terreau sur lequel l’extrême droite prospère », avertissent-ils. Avant d’attaquer Emmanuel Macron : « En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, et d’organiser des élections législatives en trois semaines, après les premiers départs en vacances et à la veille des Jeux olympiques, le président de la République prend une lourde responsabilité. »
Si les syndicats étudiants et lycéens étaient à l’initiative des mobilisations durant la semaine, c’est cette fois une large intersyndicale qui a lancé l’appel à la manifestation du 15 juin 2024. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Face au risque de victoire du RN aux législatives, l’intersyndicale réclame « un sursaut démocratique et social ». Car, à défaut, prévient-elle, « l’extrême droite arrivera au pouvoir ». Et les syndicats de mettre en garde sur les précédents historiques, mais aussi sur la situation actuelle « en Italie et en Argentine ».
Soulignant la nécessité de « répondre à l’urgence sociale et environnementale et entendre les aspirations des travailleuses et des travailleurs », les organisations syndicales demandent au gouvernement de renoncer à ses réformes, notamment celle de l’assurance chômage. Et elles appellent à manifester le plus largement possible, ce week-end des 15 et 16 juin, pour « porter la nécessité d’alternatives de progrès pour le monde du travail ».
Le parcours de la manifestation grenobloise
Le point de rendez-vous pour les manifestants est fixé sur l’avenue Alsace-Lorraine, pour un départ vers 14 heures. Le cortège suivra ensuite un parcours relativement classique à Grenoble, en empruntant le boulevard Gambetta et la rue Lesdiguières, avant une arrivée prévue devant la préfecture de l’Isère, place de Verdun.