REPORTAGE – Plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées ce samedi 16 septembre 2023, rue Félix-Poulat, avant de défiler dans le centre-ville de Grenoble, en soutien à la lutte du peuple iranien. Des manifestants mobilisés en hommage aux victimes du soulèvement « Femmes, vie, liberté », un an après la mort de Mahsa Amini, étudiante de 22 ans tuée en garde à vue pour un voile « mal porté ». Alors que la répression meurtrière se poursuit en Iran, tous affichaient leur solidarité avec la résistance au régime des mollahs.
« Femme, vie, liberté ! » Le slogan phare du soulèvement iranien, scandé à Téhéran comme partout dans le monde, a de nouveau retenti dans les rues de Grenoble ce samedi 16 septembre 2023. Plus d’une centaine de manifestants se sont en effet rassemblés en début d’après-midi rue Félix-Poulat, avant de défiler dans l’hyper-centre, en hommage aux victimes de la répression en Iran, un an, jour pour jour, après la mort de Mahsa Amini.
Une date particulièrement symbolique et donc nullement choisie au hasard par la dizaine d’organisations (associations, syndicats et partis de gauche) appelant à ce rassemblement. Car ce tragique anniversaire marque aussi celui de la révolte populaire iranienne.
Un manifestant brandit un portrait de Mahsa Amini, l’étudiante de 22 ans dont le meurtre par la police des mœurs pour un voile « mal porté », le 16 septembre 2022, a déclenché le soulèvement en Iran. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Le 16 septembre 2022, Mahsa Amini, étudiante de 22 ans d’origine kurde, était ainsi arrêtée à Téhéran par la police des mœurs, puis tuée en garde à vue, « pour le dépassement de quelques mèches de cheveux de son voile obligatoire », rappellent les organisateurs grenoblois.
Près de 500 morts mais une révolte qui ne s’est « jamais arrêtée »
Ce « meurtre étatique » avait mis le feu aux poudres et déclenché une immense vague de contestation, notamment chez les femmes et les jeunes Iraniens. Des manifestations réprimées dans le sang par le régime des mollahs, avec un bilan de près de 500 morts et plus de 15 000 arrestations de manifestants en un an, selon l’ONG Iran Human Rights (IHR).
Départ du cortège : à gauche, avec une écharpe aux couleurs de l’Iran, la présidente de la LDH Grenoble Zohreh Baharmast. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Zohreh Baharmast, présidente de la section grenobloise de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) – principale initiatrice de la manifestation -, évoque ainsi ces « arrestations, condamnations à mort et exécutions destinées à faire peur aux Iraniens et à les dissuader de manifester ». Mais cela n’a pas suffi pour éteindre les flammes de la colère.
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