EN BREF – Le jeune Italien de 21 ans soupçonné d’avoir tué sa compagne, une jeune Lyonnaise de 22 ans retrouvée morte poignardée le 5 avril 2024 dans le Val d’Aoste, a comparu, jeudi 25 avril, devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Grenoble, chargée de statuer sur la légalité de son extradition. La décision a été rendue jeudi 2 mai : le suspect sera remis à la justice italienne à l’issue de son jugement devant le tribunal correctionnel de Grenoble – pour les faits de violences conjugales – prévu vendredi 3 mai.
La cour d’appel de Grenoble ordonne l’extradition vers l’Italie
Une semaine après la comparution du suspect, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Grenoble a rendu son arrêt, jeudi 2 mai 2024. La juridiction a ordonné la remise de Sohaib Teima aux autorités italiennes mais celle-ci a été différée jusqu’à son jugement devant le tribunal correctionnel de Grenoble, prévu vendredi 3 mai, dans le cadre de la procédure pour violences conjugales et menaces sur sa compagne.
[Encadré ajouté le 3 mai 2024]
[Article publié le 25 avril 2024 à 18 h 23 et mis à jour le 3 mai 2024 à 9 h 25] L’audience était prévue initialement le 18 avril 2024 mais il avait fait un malaise au palais de justice, ce jour-là, et n’avait pu être entendu. C’est donc jeudi 25 avril que Sohaib Teima a comparu devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Grenoble, chargée de statuer sur son extradition. Et le suspect du meurtre de la jeune Lyonnaise a « accepté sa remise à la justice italienne », a indiqué Éric Vaillant, procureur de la République de Grenoble.
Le compagnon de la jeune Lyonnaise tuée en Italie a comparu le 25 avril devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Grenoble et a accepté sa remise à la justice italienne. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Le jeune Italien de 21 ans, étudiant à Grenoble, est soupçonné d’avoir tué à coups de couteau sa compagne, Auriane Laisne, 22 ans, dont le corps a été découvert dans une chapelle désaffectée d’un village du Val d’Aoste, le 5 avril. Sa mort remontait, semble-t-il, à plusieurs jours, sans doute peu après l’entrée du couple sur le territoire italien.
Le suspect demande son extradition en Italie pour « prouver son innocence »
Interpellé à Lyon le 10 avril, Sohaib Teima est visé par deux enquêtes pour meurtre, ouvertes respectivement par les parquets de Grenoble et d’Aoste. Les magistrats de la cour d’appel de Grenoble avaient ainsi dû mettre à exécution le mandat d’arrêt européen délivré par la justice transalpine, plaçant le suspect sous écrou extraditionnel, le 11 avril, dans l’attente de sa comparution devant la chambre de l’instruction.
Le village de La Sallle, dans le Val d’Aoste, où la victime a été retrouvée poignardée, dans une église abandonnée, le 5 avril 2024. © SalomonCeb, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Cette dernière doit en effet s’assurer du respect des conditions légales de ce mandat d’arrêt européen. Mais le jeune homme a de toute façon confirmé son accord à la présidente, demandant lui-même son extradition vers l’Italie. Ceci pour « prouver [son] innocence », a‑t-il expliqué, maintenant ne pas avoir tué Auriane Laisne.
L’arrêt rendu la veille de sa comparution devant le tribunal correctionnel
La chambre de l’instruction rendra son arrêt le 2 mai. Mais comme l’a demandé l’avocate générale – tout en approuvant la procédure -, la remise aux autorités italiennes pourrait être différée jusqu’à l’audience devant le tribunal correctionnel de Grenoble, prévue le lendemain de la décision. Car Sohaib Teima est doublement écroué depuis le 11 avril, faisant l’objet d’une seconde procédure distincte.
Il doit ainsi être jugé le 3 mai pour des faits de violences conjugales et menaces envers sa compagne. Une affaire qui lui avait valu d’être placé sous contrôle judiciaire, le 13 janvier, avec interdiction d’entrer en contact avec la jeune femme. Mais tous deux avaient bien passé ensemble la frontière italienne, le 25 mars.
Malgré l’interdiction d’entrer en contact associée au contrôle judiciaire, le couple avait passé la frontière italienne le 25 mars 2024, quelques jours avant la découverte du corps de la jeune Lyonnaise, à La Salle, dans le Val d’Aoste. © Google Maps
Depuis, l’étudiant grenoblois était donc recherché par le parquet de Grenoble pour violation de son contrôle judiciaire et a été placé en détention provisoire pour cela, après son arrestation. Une incarcération d’ailleurs contestée, jeudi 25 avril, par son avocate, qui a plaidé sa remise en liberté sous contrôle judiciaire.