FOCUS – Les syndicats enseignants ont dénoncé, lundi 26 février 2024, un cas de « népotisme » à la Cité scolaire internationale Europole, à Grenoble. Un professeur d’espagnol a en effet dû abandonner une classe à la rentrée de janvier 2024 au profit d’une collègue, sœur de Claire Guichard, députée Renaissance des Hauts-de-Seine. La décision aurait été imposée par le ministère de l’Éducation nationale – sans passer par le rectorat – fin 2023, à l’époque où Gabriel Attal occupait le poste. Et ce, contre l’avis de la proviseure titulaire. La députée reconnaît être intervenue et avoir informé l’actuel Premier ministre mais pour réparer, selon elle, une injustice.
[Article publié 29 février 2024 à 12 h 29 et mis à jour le 5 mars 2024 à 14 h 43 avec encadré réaction du rectorat] Le « népotisme » désigne, selon Le Robert, « l’abus qu’une personne en place fait de son influence en faveur de sa famille, de ses amis ». Un procédé tristement banal dans certains secteurs. L’Éducation nationale, elle, est censée disposer de garde-fous, comme ses règles de gestion du personnel, pour l’éviter. Ce qui n’empêche pas les syndicats enseignants isérois de dénoncer un cas à la Cité scolaire internationale Europole de Grenoble, dans un communiqué commun daté du lundi 26 février 2024. Une histoire où apparaissent les noms de la députée Claire Guichard et même de Gabriel Attal.
Les syndicats enseignants isérois dénoncent un cas de « népotisme » survenu, selon eux, au détriment d’un professeur d’espagnol, à la Cité scolaire internationale Europole de Grenoble. DR
L’intersyndicale1CGT éduc’action 38, Sgen-CFDT académie de Grenoble, Sud éducation 38, Snalc Grenoble, SnFOLC38, SE-Unsa Grenoble, CNT éduc 38, Sud Lutte de classes éducation y voit une situation « choquante et inadmissible ». Pablo Guevara, délégué syndical Sud Lutte de classes éducation, évoque, lui, « quelque chose d’inédit ». Un épisode qui, d’après eux, a fait deux victimes à ce jour : l’une directe, Federico Bellido, professeur d’espagnol au lycée, et l’autre par ricochet, Corinne Degroote, proviseure titulaire.
« La décision vient d’en haut mais de plus haut que du rectorat »
Tous deux sont aujourd’hui en arrêt de travail à cause de cette affaire dont les ramifications remontent jusqu’aux plus hautes sphères du ministère de l’Éducation nationale. Pour Federico Bellido, tout a démarré à la veille des vacances de Noël 2023 par un appel de Robert Cannafarina, proviseur par intérim, nommé pour remplacer temporairement Corinne Degroote.
Le chef d’établissement a alors annoncé au professeur d’espagnol qu’il devrait abandonner sa classe de seconde à la rentrée de janvier 2024 pour prendre en charge une classe de quatrième, en complément de service, au collège de la Cité scolaire internationale. « Aucune explication, juste un changement d’emploi du temps sur l’application Pronote, du jour au lendemain », s’étonne l’intersyndicale, ajoutant que « la décision vient d’en haut mais de plus haut que du rectorat ».
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