FOCUS – De plus en plus nombreux dans l’Éducation nationale, les contractuels AESH1accompagnants d’élèves en situation de handicap, AED2assistants d’éducation, enseignants ou encore PsyEN3psychologues de l’Éducation nationale souffriraient de plus en plus de « maltraitance administrative » selon l’intersyndicale éducation, qui appelait à une mobilisation, mercredi 6 décembre 2023 devant le rectorat de Grenoble. Le malaise étant profond, elle y a également décroché un rendez-vous.
Peut-on parler de « maltraitance administrative » ? Les « dysfonctionnements » dans la gestion administrative des contractuels de l’Éducation nationale ont en tout cas franchi un cap, depuis cette rentrée, ont dénoncé les syndicats du secteur, réunis au complet, mercredi 6 décembre, devant le rectorat de Grenoble.
Les syndicats parlent même désormais de « maltraitance administrative » de la part du rectorat et des services de l’État à l’égard des contractuels, tant ces dysfonctionnements ont des impacts délétères sur la vie de ces personnels. Personnels de plus en plus nombreux… Environ deux agents sur dix sont en effet désormais contractuels dans l’Éducation nationale.
Fin novembre, un contractuel enseignant à Meylan en Isère a dû démarrer une grève pour obtenir enfin un acompte du rectorat, son premier versement depuis la rentrée. Pour symboliser les problèmes rencontrés par ces contractuels, les syndicats ont monté une tente devant le rectorat de l’Isère. « Quand vous n’êtes pas payés pendant un ou deux mois, comment faites-vous vos courses pour nourrir vos enfants ? Comment payez-vous votre logement ?», a ainsi alerté Justine Romanet, enseignante syndiquée à Sud Éducation 38.
Une administration « en sous-effectif chronique »
À l’origine de la maltraitance administrative, les syndicalistes pointent la « politique d’austérité et la casse du service public » du gouvernement. Ils accusent ainsi ce dernier de recruter toujours plus de contractuels, moins coûteux que des titulaires, sans se donner les moyens de les payer de manière régulière, de leur transmettre leurs contrats, de suivre leurs arrêts maladie, etc.
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Une réflexion sur « « Maltraitance administrative » des contractuels : les syndicats ont alerté le rectorat de Grenoble »
Ancienne contractuelle de l’académie, je n’étais pas informée de cette manifestation. Je serais venue ! Il y a deux ans, le rectorat a carrément » oublié » de me payer le mois de janvier, j’étais à mi-temps sur 2 établissements, Voreppe et Saint-Egrève. Contactés autour du 10 février, les services du rectorat m’ont dit qu’ils ne pouvaient rien faire…à cause des vacances…de février. Ils étaient en vacances…
Il y a un an, cette fois dans le privé, on m’a fait signer un temps plein en septembre. Surprise ! On m’a demandé de re-signer un nouveau contrat en novembre, ou plutôt deux : deux mi-temps, au lieu d’un temps complet. A ce moment là, le rectorat a récupéré les salaires de septembre et octobre. En novembre, ma paye était donc négative ! Car je percevais un acompte sur l’un des mi-temps, mais pas sur l’autre. Le deuxième mi-temps n’était pas payé de la même façon que le premier.
Bref, en mars de cette année là, le rectorat a déclaré a pôle emploi que j’avais gagné 27000 euros en octobre 2021. Sympa, la paye qui fait envie… Et puis finalement pôle emploi n’a pas trouvé ça cohérent, et le rectorat m’a contactée en juin pour me faire part d’une dette de 2 000 euros à leur égard. Au bout du compte, je n’ai aucune idée de ce que j’ai gagné entre septembre et mars 2022. J’ai demandé à de multiples reprises au rectorat des fiches de paye correspondant à ce que j’ai perçu, mais celui-ci ne semble pas vouloir s’abaisser à me justifier mes salaires.
Quel employeur se permet seulement l’une de ces frasques ?
Aujourd’hui, je perçois une indemnité chômage correspondant à 2 ans et demi de contrats successifs en remplacement pendant la période covid. En espèces sonnantes et trébuchantes, cela représente 901 euros mensuels, et j’ai besoin de l’aide d’un AS pour payer mon loyer.