FLASH INFO – Après une pre­mière mobi­li­sa­tion le 16 décembre 2023, une cen­taine de per­sonnes ont par­ti­cipé à un nou­veau ras­sem­ble­ment orga­nisé samedi 13 jan­vier 2024 par la famille de Coline Fay pour deman­der sa libé­ra­tion. Cette jeune femme de 26 ans empri­son­née à Dakar (Sénégal) depuis le 17 novembre encourt la réclu­sion à per­pé­tuité pour sa par­ti­ci­pa­tion à un ras­sem­ble­ment en sou­tien à Ousmane Sonko, l’op­po­sant prin­ci­pal de l’ac­tuel pré­sident, Macky Sall.

« Association de mal­fai­teurs en lien avec une entre­prise ter­ro­riste », « com­plot contre l’au­to­rité de l’État » et « acte ou manœuvre de nature à com­pro­mettre la sécu­rité publique »… Telles sont les accu­sa­tions por­tées contre Coline Fay empri­son­née à Dakar, au Sénégal. Autant de chefs d’in­cul­pa­tion jugés « déli­rants » par la famille de la jeune kiné­si­thé­ra­peute ori­gi­naire de Claix.

Ses proches avait déjà orga­nisé une pre­mière mobi­li­sa­tion à Grenoble pour deman­der sa libé­ra­tion, le 16 décembre 2023. Ils ont aussi donné une confé­rence de presse le 11 jan­vier 2024 pour aler­ter un maxi­mum de per­sonnes sur la situa­tion de leur fille.

La famille de Coline Fay a pris la parole devant près d’une cen­taine de sym­pa­thi­sants lors d’un ras­sem­ble­ment orga­nisé samedi 13 jan­vier 2024 à Grenoble. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Depuis son arres­ta­tion, la famille de Coline a tenté d’a­ler­ter les auto­ri­tés publiques, les dépu­tés, les ministres et même Emmanuel Macron, le pré­sident de la République, mais pour l’heure en vain. Et depuis le 27 décembre, ses parents n’ont pas reçu le coup de télé­phone heb­do­ma­daire qui leur per­met­tait d’échanger avec elle.

« Ce que nous res­sen­tons c’est une totale incom­pré­hen­sion dou­blée d’in­quié­tude devant le cal­vaire que tra­verse Coline », a témoi­gné son frère Antonin Fay devant de nom­breux habi­tants de Claix, des amis et des copains de promo de la jeune Iséroise.

De nou­veaux chefs d’in­cul­pa­tion à l’en­contre de la jeune Iséroise

De nou­veaux élé­ments ont en outre aggravé la situa­tion de Coline Fay, qui se voit désor­mais frap­pée d’un deuxième man­dat de dépôt par la jus­tice séné­ga­laise. « Début jan­vier, elle aurait tenté de faire pas­ser un cour­rier à son frère, comme ça arrive sou­vent en pri­son. Mais comme ce n’est pas auto­risé et que le cour­rier a été inter­cepté, de nou­veaux chefs d’ac­cu­sa­tion sont tom­bés sur elle », a rap­porté Véronique Fay, la mère de Coline.

© Joël Kermabon – Place Gre’net

Ces nou­veaux chefs d’ac­cu­sa­tion « qui sont très graves », selon elle, reprennent les thèmes « hal­lu­ci­nants » de com­plot contre l’État et d’at­teintes à la sécu­rité et à l’ordre public. « Je pense que les enjeux nous échappent, qu’ils sont ailleurs, mais en tout cas nous en sommes réduits à des sup­po­si­tions, a enchaîné Véronique Fay.

« Dans la presse séné­ga­laise, on lit qu’il y aurait des négo­cia­tions en cours entre Paris et Dakar. Mais les auto­ri­tés de l’État dont le quai d’Orsay ne nous ont rien confirmé et ne nous ont pas contac­tés direc­te­ment. »

Bien qu’il ait peu de nou­velles de Coline Fay, son col­lec­tif de sou­tien ne se décou­rage pas et orga­nise une nou­velle mani­fes­ta­tion le 17 jan­vier 2024, mais cette fois-ci à Paris.