FOCUS – Deux ans après leur condamnation à un an de prison ferme1entre autres par le tribunal correctionnel de Lyon, dans une vaste affaire d’immigration clandestine, Chérif Boutafa, élu d’opposition grenoblois, Laurent Huynh, son associé dans leur restaurant meylanais, et sa femme Nassira devaient comparaître devant le tribunal correctionnel de Grenoble, jeudi 4 janvier 2024. Les deux premiers étaient notamment prévenus de travail dissimulé et emploi d’un étranger sans autorisation de travail tandis que cette dernière était poursuivie pour escroquerie. Mais le procès a finalement été renvoyé au 2 juillet 2024.
Le trio avait déjà été condamné en décembre 2021 par le tribunal correctionnel de Lyon, lors du premier procès de ce vaste réseau d’immigration clandestine exploitant des sans-papiers vietnamiens dans des restaurants asiatiques. Jeudi 4 janvier 2024, Chérif Boutafa, conseiller municipal du groupe d’opposition de droite à Grenoble, était de nouveau convoqué devant la justice, cette fois devant le tribunal correctionnel de Grenoble. Avec, toujours à ses côtés, sa femme Nassira et son ancien associé du Wok Asia Laurent Huynh.
Les trois prévenus devaient ainsi être jugés dans le deuxième volet de cette tentaculaire affaire. Il y a deux ans, les époux Boutafa avaient tous deux écopé de la même peine, à savoir deux ans de prison dont un avec sursis et 20 000 euros d’amende. Laurent Huynh avait quant à lui été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis ainsi qu’à l’interdiction d’exercer la profession de restaurateur.
Des sans-papiers vietnamiens employés dans leur restaurant
Tous avaient été reconnus coupables d’aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d’étrangers en France, commis en bande organisée. La justice leur reprochait en effet d’avoir employé des Vietnamiens en situation irrégulière au Wok Asia, leur restaurant de Meylan, dont Chérif Boutafa était actionnaire à 49 %.
Un dossier sur lequel l’ancien délégué syndical FO – suspendu depuis – et ses deux coprévenus devaient donc s’expliquer une nouvelle fois devant les juges. Chérif Boutafa, 60 ans, et son ex-associé Laurent Huyhn, 59 ans, étaient ainsi poursuivis pour exécution d’un travail dissimulé, emploi d’un étranger non muni d’une autorisation de travail salarié et emploi de salarié à horaire variable sans établir de document nécessaire au contrôle du temps de travail.
Nassira Boutafa déclarée en accident du travail mais gérante du Wok Asia
De son côté, Nassira Boutafa était, elle, prévenue d’escroquerie. La femme de 62 ans est en effet soupçonnée d’avoir travaillé dans le restaurant de son mari entre juin 2017 et février 2020, sans être déclarée. Mais aussi et surtout alors qu’elle se trouvait officiellement en arrêt pour accident du travail, étant à l’époque employée municipale à la Ville de Grenoble, avec un poste de gardienne d’école.
L’épouse de l’élu d’opposition avait été confondue lors d’un contrôle mené au Wok Asia par des agents de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte). À la suite d’un signalement de la mairie, en octobre 2019, ceux-ci s’étaient rendus au restaurant où ils avaient pu constater la présence de Nassira Boutafa, qui semblait y travailler régulièrement.
L’Urssaf et la Ville de Grenoble parties civiles
Les agents avaient également interrogé des clients et employés qui l’avaient tous désignée comme la gérante de fait de l’établissement. Déclarée en arrêt de travail depuis 2012, la femme du colistier d’Alain Carignon avait en outre déjà reçu un premier avertissement de la Direccte deux ans plus tôt, pour le même motif.
S’estimant victimes d’un préjudice, l’Urssaf et la Ville de Grenoble se sont toutes deux constituées parties civiles dans ce dossier. Mais l’affaire a finalement été renvoyée à la demande d’avocats de la défense. L’audience se tiendra le 2 juillet 2024, toujours devant le tribunal correctionnel de Grenoble.
2 réflexions sur « Grenoble : procès renvoyé au 2 juillet 2024 pour l’élu d’opposition Chérif Boutafa, sa femme et son ancien associé »
Escroc, manipulateur, profite du système à fond.
Logement gratuit depuis plus de 30 ans.
Touchent lui et sa femme des indemnités chômage sur le dos des Grenoblois.
La honte.
Travail illégal et dissimulé ? Eric Piolle ne les défends pas ? 🤔