FOCUS - Trois traités d'anatomie datant de la Renaissance, volés il y a 25 ans dans un musée de Rouen, ont été restitués, mardi 5 décembre 2023, à la Métropole de Rouen Normandie par la Ville de Grenoble. La conclusion d'épisodes rocambolesque pour ces trois ouvrages d'une valeur bibliographique inestimable retrouvés dans un container à ordures et sauvés miraculeusement de la destruction. Une enquête confiée à la police judiciaire de Grenoble est cependant en cours pour découvrir, 25 ans après, sinon l'auteur du vol, celui des faits de recel, non prescrits quant à eux.
Pour les historiens de la médecine, c’est un peu un conte de Noël qui a eu lieu, mardi 5 décembre 2023, à la bibliothèque d'études et du patrimoine de la Ville de Grenoble. En effet, la municipalité grenobloise a restitué trois traités d'anatomie de grande valeur datant du XVIe siècle, volés le 5 novembre 1998 au musée Flaubert d'histoire de la médecine de Rouen lors d'un colloque, à la Métropole Rouen Normandie, propriétaire dudit musée.
Ce à l'occasion d'une cérémonie officielle en présence de représentants de la Ville de Grenoble, du CHU Grenoble Alpes et de la Métropole de Rouen. Mais aussi d'Éric Vaillant, procureur de Grenoble et de fonctionnaires de la Police judiciaire de Grenoble, cette restitution ayant lieu sur fond de volet judiciaire.
"De humani corporis fabrica libri septem" d'André Vésale, l'un des anciens ouvrages restitués. © Joël Kermabon - Place Gre'net
Il s'agit là de l'épilogue d'une histoire aussi incroyable que rocambolesque pour ces rares et magnifiques ouvrages d'André Vésale et d'Ambroise Paré, respectivement éminents anatomiste et chirurgien de la Renaissance. « Trois traités fondateurs en matière de culture scientifique, mais aussi des objets exceptionnels pour la bibliophilie », a ainsi précisé Lucille Lheureux, adjointe aux Cultures de la Ville de Grenoble.
Ces trois chefs d’œuvre, restés introuvables durant des décennies, ont refait surface en 2011 grâce à un employé du CHU de Grenoble. Ce dernier, quittant son service, avait remarqué un carton déposé dans un container à ordures contenant les fameux ouvrages reliés de cuir noir,, et les avait ainsi miraculeusement sauvés de la destruction. Qui les avait mis là et pourquoi ? Nul ne le sait pour l'heure.
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