FOCUS – Alors que le déchiffrement de la Pierre de Rosette par Jean-François Champollion date de 200 ans, la Bibliothèque d’étude et du patrimoine de Grenoble propose jusqu’au 1er octobre 2022 une exposition baptisée « La Méthode Champollion ». Un parcours résolument accessible pour découvrir la vie et le travail du célèbre égyptologue, dont le génie a marqué durablement l’Isère.
2022, année Champollion ? Si l’égyptologue est né en 1790 et mort en 1832, c’est en 1822 qu’il a percé les secrets de la Pierre de Rosette et ouvert la voie au déchiffrement des hiéroglyphes. Et c’est au tour de la Bibliothèque d’étude et du patrimoine de Grenoble de rendre hommage aux Champollion, au travers de l’exposition « Hiéroglyphes, la méthode Champollion », visible jusqu’au 1er octobre 2022 (voir encadré). De quoi permettre, une nouvelle fois, une meilleure compréhension de la civilisation égyptienne antique.
Au cœur d’une visite de La Méthode Champollion à la Bibliothèque d’étude et de patrimoine de Grenoble. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Cette date anniversaire résonne en effet tout particulièrement en Isère, Jean-François Champollion ayant longtemps vécu (et travaillé) à Grenoble et à Vif. En 2021 déjà, le Département de l’Isère avait ouvert à Vif le Musée Champollion pour mettre en avant la figure du célèbre égyptologue autant que celle, tout aussi essentiel, de son frère Jacques-Joseph.
Le parcours passionné d’un amoureux de l’Égypte
« Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi. » C’est avec ces mots que s’ouvre La Méthode Champollion pour mieux rappeler la ferveur avec laquelle le jeune Champollion se prit de passion pour l’Égypte antique, mais aussi pour les langues orientales. « C’est par l’étude assidue des langues orientales, de la géographie et de l’histoire de l’Égypte, en croisant les sources antiques et contemporaines, qu’il a réussi cette entreprise de traduction inédite », explique la Bibliothèque d’étude et de patrimoine.
En un tableau, l’exposition rappelle combien le déchiffrement des hiéroglyphes constituait une “course” entre chercheurs européens. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Une entreprise qu’il n’était pas le seul à mener. Au contraire, la “course” au déchiffrement des hiéroglyphes faisait rage dans toute l’Europe. Une course lente, au demeurant : la traduction de la Pierre de Rosette n’a rien eu d’une révélation subite, mais a procédé de longues années de travaux auxquels Champollion s’est consacré corps et âme. Elle est « le fruit d’une démarche méthodique et d’un travail colossal », insiste l’exposition.
Jean-François Champollion quittera l’Isère en 1826, année où il devient le premier conservateur des collections égyptiennes du Musée du Louvre. Avant de participer à sa première expédition en Égypte entre 1828 et 1829. De retour à Paris, il décède en 1832, à l’âge de 41 ans. Dernière attache (indirecte) à l’Isère : il est, à sa demande, enterré au Père-Lachaise, près de la tombe de son ami Joseph-Fourier, ancien préfet du département.
Une exposition esthétiquement irréprochable
C’est l’ensemble de ce parcours que la Bibliothèque d’étude et du patrimoine entend reconstituer, en gardant comme axe central le travail de déchiffrement mené par Jean-François Champollion. Le tout en présentant des documents d’époque, lettres manuscrites ou ouvrages de recherche, mis en valeur par des repères chronologiques, des textes didactiques, et (surtout) une scénographie esthétiquement irréprochable.
De nombreux documents divers et variés sont exposés à la faveur de l’exposition. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Et pour cause : « Le sujet des hiéroglyphes permet de présenter des supports variés et très visuels, témoins de la diversité des collections grenobloises », revendique la Bibliothèque. Qui affiche ainsi sa volonté de « rendre accessible à tous le patrimoine [qu’elle conserve], en proposant différents niveaux de lecture, avec une programmation adaptée pour un public familial ».
Une ambition soutenue par des visites guidées organisées plusieurs samedis des mois d’été1Les samedis 11 et 25 juin, 9 et 16 juillet, et 20 août, à 16 h 30 (réservation recommandée au 04 76 86 21 00 ou à l’adresse bm.etude@bm-grenoble.fr. À noter également : un atelier d’initiation et de découverte des hiéroglyphes (samedi 2 juillet, à 16 heures)… et même une projection du film d’Alain Chabat Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, le jeudi 30 juin à 19 heures. De quoi mieux mettre en valeur la façon dont l’antiquité imprègne encore notre culture populaire.
Initialement programmée jusqu’au 20 août 2022, la Ville de Grenoble annonce prolonger l’exposition jusqu’au 1er octobre, « au vu de son succès ». À l’occasion de cette prolongation, « pendant les journées européennes du patrimoine, les 17 et 18 septembre, une partie de la programmation de la bibliothèque d’étude et du patrimoine sera dédiée à l’exposition : visites tout au long du week-end, médiation en continu en salle d’exposition », annonce encore la Ville. [Encadré et modifications de date ajoutés le 28 juillet 2022]