FOCUS – Les neuf suspects présentés au parquet de Valence samedi 25 novembre 2023 ont été mis en examen, notamment pour meurtre et tentatives de meurtres en bande organisée, après la mort de Thomas, 16 ans, survenue le dimanche 19 novembre à la fin d’un bal à Crépol (Drôme), mais aussi les blessures graves subies par d’autres personnes ce jour-là. Une affaire dont l’enquête a été confiée aux gendarmes de la section de recherches de Grenoble. Six suspects sont en détention provisoire et trois placés sous contrôle judiciaire.
« Neuf personnes déférées ont été mises en examen conformément aux demandes du parquet », a fait savoir, samedi 25 novembre 2023 au soir, Laurent de Caigny, procureur de la République de Valence, à l’occasion d’un point détaillé sur l’enquête faisant notamment suite au meurtre de Thomas. Une enquête criminelle confiée aux gendarmes de la section de recherches de Grenoble (cf. encadré) sur les meurtre et tentatives de meurtres en bande organisée commis à Crépol dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023.
« Six personnes dont deux mineurs ont été incarcérées en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention. Trois personnes dont un mineur ont été placées sous contrôle judiciaire », a par ailleurs précisé le procureur.
Thomas, 16 ans, qui a reçu un coupde couteau mortel à la fin d’un bal à Crépol. © RC Romans-Péage / Facebook
Alors que neuf personnes avaient été interpellées mardi 21 novembre 2023 à Toulouse et dans le secteur de Romans-sur-Isère, une dixième s’était spontanément présentée à la gendarmerie de la commune drômoise pour s’expliquer sur sa présence à Crépol lors des faits.
« À ce stade, l’élucidation des faits commis à Crépol n’est pas achevée », a indiqué le procureur. Et pour cause : le témoin qui avait au départ désigné sur une planche photo le dénommé Chaïb A. comme l’auteur du coup de couteau mortel ne l’a finalement pas reconnu lors d’une parade d’identification.
La section de recherches de la gendarmerie de Grenoble en première ligne
Plus d’une centaine de gendarmes ont déjà concouru à l’enquête et aux interpellations, selon le procureur. Vingt enquêteurs spécialisés de la section de recherches de la gendarmerie de Grenoble ont conduit la procédure pénale, dont trois analystes criminels.
En moins d’une semaine, 103 personnes témoins ou victimes ont par ailleurs été entendues, donnant lieu à 140 auditions. « Avec les dix gardes-à-vue et les investigations techniques, plus d’un millier de procès-verbaux dont certains dépassent plusieurs dizaines de feuillet ont été transmis au parquet qui a mobilisé trois magistrats et un juriste assistant spécialisé pour traiter cette seule affaire », poursuit Laurent de Caigny.
Le travail d’enquête oriente, dès lors, les soupçons vers un autre interpellé. « Pour autant, il convient de dire qu’à l’issue de leurs auditions, aucun des gardés à vue ne reconnaît avoir porté de coups de couteau, a fortiori le coup mortel », prend soin de préciser le procureur. Et ce bien qu’il soit établi que plusieurs d’entre eux en ont porté, selon les témoins.
Les suspects placés en garde à vue présentent par ailleurs « des traces constatées médicalement compatibles avec la participation à une rixe ». L’un deux s’est même présenté à l’hôpital de Valence pour y faire suturer une plaie, à « un horaire compatible après son départ de Crépol ».
Les suspects ne donnent en outre aucune version concordante, que ce soit sur le moment de leur arrivée, en compagnie de qui et sur leur départ. D’après les témoins, plusieurs d’entre eux sont arrivés un peu plus tôt dans la soirée et sont entrés dans la salle de bal. Parmi eux, le fameux Chaïb A., âgé de 20 ans et par ailleur interdit judiciairement de détention d’arme, a remis un couteau au vigile. Certains de ces jeunes venus de l’extérieur du village auraient alors dansé, d’autres non.
Tous les individus « extérieurs à Crépol » auraient porté des coups
L’élément potentiellement déclencheur ? « Un motif futile qui, selon certains, serait lié à une remarque sur sa coupe de cheveux » aurait déclénché une altercation avec un individu reconnu parmi les suspects : « il sort alors avec celui qui l’aurait importuné, clairement dans l’intention de se battre », relate le procureur.
Alors que la soirée touchait à sa fin, l’altercation s’est poursuivie à l’extérieur. « La personne judiciairement interdite de port arme au moment où [elle] sort de la salle est vue par une personne sortant un couteau de sa sacoche en bandoulière ». Selon d’autres témoins, un ou deux véhicules seraient alors arrivés à vive allure avec des personnes à bord jugées « hostiles » par certains.
Tous les individus “extérieurs à Crépol” auraient porté des coups, « certains des coups de couteau, jetant des pierres ou des barrières, s’en prenant indistinctement aux gens de Crépol », précise Laurent de Caigny. Neuf témoins ou victimes sur les 104 auditionnés ont entendu des propos hostiles « aux blancs », douze « ça plante » et cinq des menaces de morts. Un individu aurait par ailleurs exhibé une arme à feu à la fenêtre d’un véhicule et tiré plusieurs coups de feu. Le groupe s’est ensuite enfui à bord de plusieurs véhicules, laissant quatre blessés par arme blanche en urgence absolue, dont Thomas qui allait décéder lors de son transport à l’hôpital.
Neuf personnes mises en examen
Parmi les dix personnes interpellées, un individu majeur originaire de Toulouse, qui n’était finalement pas présent à Crépol lors des faits, a été laissé libre de se retirer. « Son implication secondaire dans la présence à Toulouse de mis en cause dans les faits de Crépol, sera examinée ultérieurement par la justice », précise le procureur. Les neuf autres personnes, six majeurs et trois mineurs, ont été déférées samedi 25 novembre au parquet de Valence, en vue de l’ouverture d’une information judiciaire criminelle.
Les infractions retenues par le parquet contre l’ensemble de ces personnes sont : meurtre en bande organisée commis sur la personne du mineur décédé d’un coup de couteau lui causant une plaie au cœur ; tentatives de meurtres1Pour ces crimes, la peine encourue est la réclusion criminelle à perpétuité. en bande organisée commises sur trois victimes ayant reçu des coups de couteau au niveau du thorax ; violences volontaires commises en réunion avec usage ou sous la menace d’armes notamment des couteaux, des tessons de bouteilles, des pierres, des barrières ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours2La peine maximale pour ce délit étant de 7 ans d’emprisonnement sur trois victimes à ce jour et une incapacité totale de travail n’excédant pas huit jours3La peine maximale étant de 5 ans sur treize victimes identifiées à ce jour ; et, enfin, violation de l’interdiction judiciaire de porter une arme4Deux années d’emprisonnement encourues. Le parquet a requis la mise en détention provisoire de l’ensemble des déférés.
Une réflexion sur « Mort de Thomas à Crépol : neuf hommes mis en examen pour meurtre en bande organisée et tentative de meurtre »
Tiens, on n’entend plus le mot « racisé » que les antifa et anti-racistes nous servent d’habitude à toutes occasions.