DÉCRYPTAGE – Déchets jetés dans les forêts, baignades dans les lacs alors que c’est interdit, cueillette de fleurs protégées, musique à fond au bord des plans d’eau… Les actes d’incivilités et de non-respect des sites naturels fragiles, été après été, sont légion. Et cela ne s’arrange pas avec la surfréquentation de certains massifs et zones de fraîcheur en Isère et le réchauffement climatique. Quelles solutions mettent en place les acteurs des territoires de montagne ? Et avec quel succès ?
« Nous sommes près d’une agglomération et, pour la majorité des gens qui viennent nous visiter, la montagne appartient à tout le monde, c’est un espace de liberté, observe Sylvain Duloutre, maire de Sarcenas en Chartreuse, connue pour sa station du Col de Porte victime d’une surfréquentation régulière. C’est une sorte de postulat de base pour eux. Mais c’est vrai que s’il y a un minimum de règles que chacun s’applique ».
« La baignade est interdite dans certains lacs parce que cela met en péril un écocosystème fragile »
Or, manifestement, dans l’esprit de certains, « espace de liberté » équivaut au droit de faire n’importe quoi. « On voit encore des chiens gambader sans laisse, des campeurs qui font leur shampoing dans les abreuvoirs pour les animaux » se désole Dominique Escaron, président du Parc naturel régional de la Chartreuse et maire du Sappey-en-Chartreuse. Sans oublier les personnes qui nagent dans certains lacs naturels, faisant fi de l’interdiction de s’y baigner.
La baignade est proscrite dans de nombreux lacs naturels. Avec la surfréquentation touristique, les comportements inappropriés pèsent lourd sur les milieux naturels. Image par Petra de Pixabay
« Il faut comprendre que la baignade est interdite dans les lacs parce que cela met en péril un écosystème fragile. Dans les lacs peu profonds, les nageurs vont remettre en suspension la vase du fond du lac et les microalgues vont asphyxier le milieu », explique doctement Audrey Prévitali, chargée de mission environnement à Chamrousse. Sans compter que la crème solaire est tout sauf un baume de jouvence pour les espèces animales et végétales qui séjournent dans ces lacs.
Surfréquentation touristique et risque accru d’incendies
Malgré les panneaux d’information montrant les pictogrammes des gestes proscrits, des randonneurs et campeurs persistent aussi à faire des feux. Les exemples dans l’actualité montrent pourtant à quel point le risque d’incendie est réel.
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