FLASH INFO – L’expédition n’aura finalement pas lieu. L’Union nationale des géomètres-experts (UNGE) et la société Teria avaient pour projet de lancer la « troisième mesure de précision des trois sommets emblématiques de plus de 4000 mètres des Écrins ». Initialement prévue du 8 au 11 juin 2023, puis reportée du 28 au 30 juillet, l’opération a finalement été purement et simplement annulée.
Au mois de juin, c’est la grande quantité de neige et les risques d’avalanche allant avec qui avaient amené les guides professionnels à recommander un report de l’expédition. Près de deux mois plus tard, la situation dans les Écrins n’est guère plus propice. « L’énorme quantité de neige qui avait obligé les équipes à renoncer en juin augmente aujourd’hui le risque lié à la chute de séracs et expose l’accession pendant une longue durée », explique l’UNGE.
Dès l’annonce du lancement de la troisième mesure, l’Union nationale des géomètres-experts avait mis en avant le caractère exceptionnel de l’expédition. « La mesure de 3 sommets à plus de 4000 mètres d’altitude en simultané est un défi majeur. Humainement éprouvante, elle est techniquement très difficile », insistait-elle.
Ving-quatre personnes devaient participer à l’expédition, dont « 19 candidats […] sélectionnés, sur leur expérience en alpinisme et en haute-montagne, afin de pouvoir être suffisamment préparés à cette ascension », encadrés par des guides professionnels.

Photo de groupe de l’opération de mesure des sommets dans les Écrins en 2017. L’expédition de 2023 est pour sa part annulée, pour des raisons de sécurité. © Pascal Tournaire – UNGE
En pratique, les mesures devaient concerner la Barre des Écrins (4102 mètres), le Pic Lory (point culminant de l’Isère, 4088 mètres) et de Dôme des Écrins (4010 mètres). Le tout avec l’usage du système GPS/GNSS, en ayant recours à la « technologie TERIAsat », un service qui « consiste à transmettre les données de corrections via une liaison satellite privée sécurisée », alors que « les transmissions téléphoniques à ces altitudes sont très instables et perturbent la prise de mesure ».
Pourquoi une telle expédition ? Pour « constater les variations altimétriques et planimétriques », décrit l’UNGE en toute simplicité. « Phénomène peu connu du grand public, la tectonique des plaques entraîne la surrection des Alpes mais également des déplacements horizontaux », ajoute-t-elle. Des variations « de l’ordre du millimètre », mais dont l’observation s’inscrit dans la lutte pour la préservation des espaces naturels. Les deux dernières mesures avaient été réalisées sur 2014 – 2015, puis en 2017.


