ÉVÉNEMENT – Souvent discrets, les cinémas ibérique et d’Amérique latine font l’objet d’un festival dans l’agglomération grenobloise : le fameux Ojoloco. L’édition 2023 a commencé par une tournée et, à Grenoble, entre dans le vif du sujet à partir du mardi 28 mars. Au programme : des films courts et longs, fictions et documentaires, mais aussi d’autres “bons plans” autour de la culture latino.
Le chiffre est à peine croyable. Depuis l’an 2000, seuls trois films espagnols ont dépassé le cap symbolique du million d’entrées dans les salles françaises. Et ils sont tous de Pedro Almodóvar ! Pourtant, l’enfant chéri de la Movida ne dirait sûrement pas le contraire, beaucoup d’autres longs-métrages de culture hispanique valent le détour. Cette année encore, c’est ce que va s’efforcer de démontrer Ojoloco, le grand festival du cinéma ibérique et latino-américain de Grenoble. L’événement, qui a pour partie démarré en tournée, renoue avec la capitale des Alpes du 28 mars au 9 avril.
L’association Fa Sol Latino, qui organise l’événement, voit grand et s’ouvre aussi aux cinémas lusophones, du Portugal et du Brésil. De quoi défendre une programmation conçue « dans un esprit responsable, écologique, politique et social ». L’idée : garantir « la diversité des pays, des thématiques, des genres et des médiums ».
Le cinéma Le Méliès demeure le camp de base principal du festival. Il accueillera deux des trois compétitions : celles de longs-métrages de fiction et celles des documentaires. Les courts-métrages en lice pour un prix feront, eux, l’objet d’un programme groupé, vendredi 31 mars, à Mon Ciné (Saint-Martin-d’Hères).
« Élargir la diffusion de ce cinéma au-delà des circuits festivaliers »
Du côté des longs, Fa Sol Latino met clairement en avant des cinématographies rares sur les écrans de France. L’occasion de “voyager” au Costa Rica, en Équateur, au Nicaragua ou au Pérou, par exemple. Cette démarche n’est pas seulement le fait de cinéphiles endurcis. L’association rappelle qu’en 2019, elle a lancé un pôle de distribution, Plátano Films, et a déjà constitué un petit catalogue « qui ne demande qu’à grandir ».
Son objectif : « Élargir la diffusion de ce cinéma à la France entière et au-delà des seuls circuits festivaliers ». Certains films sont présentés en avant-première, d’autres alors qu’ils n’ont pas encore trouvé de distributeur en France. Il y aussi des coups de cœur déjà sortis en France et quelques œuvres “de patrimoine”.
Ojoloco, c’est aussi une occasion unique de venir à la rencontre des artistes après les séances. Comédiens, réalisateurs, conférenciers et intervenants, une quinzaine d’entre eux sont les invités de cette édition 2023. Pour toucher le public le plus large possible, le festival se déploie également sur le campus. Avec deux atouts : sa ciné-caravane et la complicité de la Maison des Sciences de l’Homme – Alpes.
En complément, les spectateurs peuvent aussi participer à bon nombre de manifestations connexes. À Grenoble, notamment : un DJ set latino au 101 Bar (rue de Turenne) le 29 mars, une soirée au Pachamama (rue Génissieu) le 1er avril et un cours de danse brésilienne à la Crique Sud (boulevard Agutte-Sembat) le 5. Sans oublier une expo photo au Méliès : avec L’autre Patagonie, la photographe Alice Garcia présente des images inédites jusqu’au 9 avril.
[Photo de Une : Les Rois du monde – Film colombien de Laura Mora – DR]