FOCUS - Deux glaneurs ont comparu, jeudi 12 janvier 2023, devant la cour d'appel de Grenoble, après leur condamnation, en novembre 2021, à 400 euros d'amende avec sursis chacun, pour "tentative de vol aggravée" et "refus de se soumettre au prélèvement ADN". Tous deux avaient été interpellés, en mars 2020, pour avoir essayé de récupérer de la nourriture dans les poubelles - pourtant vides ce soir-là - d'un supermarché. Les glaneurs et leurs soutiens, rassemblés devant le palais de justice, ont de nouveau dénoncé la criminalisation de la récup' et le gaspillage alimentaire. La cour d'appel rendra son arrêt le 9 février.
"Contre la criminalisation de la récup'", "Des légumes, pas des prunes"... Les affiches déployées, jeudi 12 janvier 2023, devant le palais de justice de Grenoble, visent ouvertement la répression exercée contre la récup'... Et contre ceux qui la pratiquent. La trentaine de personnes rassemblées soutiennent en effet les deux glaneurs comparaissant au même moment devant la cour d'appel, pour "tentative de vol aggravée" et "refus de se soumettre au prélèvement ADN".
Les deux prévenus avaient fait appel de leur condamnation en première instance à 400 euros d'amende avec sursis chacun, le 17 novembre 2021, par le tribunal correctionnel de Grenoble. Une peine finalement inférieure aux quatre mois de prison avec sursis requis par le parquet, lors de l'audience du 7 octobre 2021, mais jugée tout de même profondément injuste par les glaneurs.
Une "interpellation brutale" et une garde à vue de quinze heures
Leur tort ? Avoir escaladé le portail du parking d'un hypermarché de Saint-Martin-d'Hères, à la nuit tombée, en mars 2020, pour essayer de récupérer de la nourriture dans les poubelles. En vain, celles-ci étant vides ce soir-là. Repartant sans aucune denrée alimentaire, les deux trentenaires - au casier judiciaire vierge - avaient pourtant été arrêtés, à proximité, par pas moins de quatre voitures de police.
Une "interpellation brutale", dénonce l'un d'eux à l'audience, s'étonnant que leur garde à vue ait "duré quinze heures pour de la nourriture dans des poubelles". "On n'a pas compris", abonde l'autre glaneur à la barre. "Il y a des centaines de personnes qui fouillent régulièrement les poubelles à Grenoble et qui ne vont pas en garde à vue pour autant."
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