DÉCRYPTAGE – Par crainte d'une contravention de 135 euros, des glaneurs ont renoncé à leurs sorties nocturnes destinées à récupérer les invendus jetés dans les bennes des supermarchés. De fait, nombre de glaneurs se rabattent sur l'aide alimentaire, alors que la Banque alimentaire de l’Isère tire la langue. L’État affirme pourtant que le glanage est bien un motif légitime de déplacement en période de crise sanitaire.
L'agglomération grenobloise compterait au bas mot une centaine de glaneurs actifs. Des personnes précaires qui se nourrissent toute l’année en récupérant les invendus sur les marchés ou les aliments jetés dans les bennes des supermarchés. Et redistribuent, pour certaines, des denrées à d'autres personnes démunies.
Or, les déplacements devant être justifiés pendant la crise sanitaire du coronavirus, certains glaneurs n’osent plus s’aventurer la nuit dans les arrière-cours des supermarchés pour fouiller les bennes remplies de nourriture. La crainte des glaneurs ? Se prendre une amende salée en cas de contrôle.
Les poubelles des supermarchés, encore bien pleines
Jacqueline fait partie de ces glaneurs qui ont arrêté leurs sorties “récup”. « Sous le confinement, j'ai fait encore une récup une fois, avec une personne dans le besoin, dans les poubelles d'Auchan, explique-t-elle ainsi […] J'aurais bien continué, mais le risque est grand de prendre une contravention de 135 euros. Là, je ne peux pas », affirme-t-elle.
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