FOCUS – Jusqu’au 27 août 2023, l’exposition du Muséum de Grenoble intitulée Nos Voisins les vivants replace l’humain dans son cadre naturel. De quoi permettre aux visiteurs de mieux comprendre le fonctionnement des écosystèmes et les menaces qui pèsent sur l’environnement, mais aussi leur donner envie d’agir pour sa sauvegarde.
Après sa superbe présentation de l’histoire de l’illustration naturaliste, fin 2021 et début 2022, le Muséum de Grenoble revient au temps présent, avec une nouvelle exposition temporaire qui se tient jusqu’au 27 août 2023 rue Dolomieu : Nos Voisins les vivants. Objectif : rappeler aux humains qu’ils ne sont qu’une espèce parmi beaucoup d’autres, avec lesquelles ils partagent un espace commun. Et, par la même occasion, alerter les visiteurs sur l’érosion de la biodiversité et leur donner envie d’agir en faveur de la préservation du vivant.
Avec cette exposition, l’équipe du Muséum souhaite présenter des espèces moins connues que celles de notre environnement proche. © Martin de Kerimel – Place Gre’net
Cette exposition montre ainsi le rapide déclin de nombreuses espèces et ses lourdes conséquences sur les écosystèmes. Alors que notre planète abrite la vie depuis 3,5 milliards d’années, le Muséum met ici en valeur plus d’une centaine des espèces qui la peuplent, par l’intermédiaire de nombreux spécimens issus de ses collections.
L’équipe de Rebecca Bilon, la directrice, rappelle que la Terre a déjà surmonté cinq crises majeures, que les scientifiques désignent sous le terme angoissant d’extinctions de masse. Des phénomènes passés qui permettent de mieux appréhender le risque qu’une autre se produise à court ou moyen terme.
Une très large présentation du vivant qui le rend accessible à tous
L’exposition Nos Voisins les vivants, bien que d’un bon niveau scientifique, s’adresse à tous les publics. Si, à première vue, elle semble manquer d’un peu d’interactivité pour séduire les plus jeunes visiteurs, un explore game permet de la parcourir dans une logique d’apprentissage par le jeu.
De nombreux panneaux explicatifs proposent par ailleurs d’approfondir ses connaissances sur les divers sujets abordés par le biais de textes et d’illustrations. C’est pourquoi l’idéal est de passer au moins une heure sur place pour profiter pleinement de toute la richesse des éléments présentés.
L’équipe du Muséum n’hésite pas à illustrer très concrètement les différentes menaces qui pèsent sur le vivant. Elle rappelle ainsi que les humains en sont en partie responsables. © Martin de Kerimel – Place Gre’net
La surface d’exposition se découpe en plusieurs sous-espaces distincts et complémentaires. Le public découvre d’abord une partie de la grande diversité du monde vivant et sa répartition sur la terre ferme, dans l’eau (douce ou salée) et en souterrain. Des ressources iconographiques permettent alors de comprendre à quel point les différentes espèces sont imbriquées, de manière souvent invisible.
Puis l’ambiance change : le temps est venu de s’interroger sur les crises qui menacent le vivant. Faut-il parler de catastrophes ? Sont-elles exceptionnelles ? Quelles en sont les causes ? Peuvent-elles être surmontées ? Quelle est la responsabilité des humains dans ces événements ? L’exposition pose les enjeux… et donne quelques réponses.
Impliquer le plus grand nombre dans la préservation du vivant
Pas question de plomber le moral du visiteur : le Muséum souhaite au contraire l’inciter à s’engager pour la préservation du vivant. Pour cela, les enfants bénéficient d’espaces réservés et peuvent laisser des messages et dessins – ce qu’ils ne se privent pas de faire.
De manière plus concrète encore, l’établissement met en avant de nombreuses façons de participer à des programmes de recherche. En ligne de mire : les sites géographiques les plus proches, y compris dans le département de l’Isère. Une grande table tactile permet en outre de visualiser les nombreuses données collectées sur les espèces présentes dans l’agglomération grenobloise (projet OBIGA) et dans la région (Biodiv’AURA Atlas).
L’exposition invite ses visiteurs à matérialiser leurs engagements par écrit. Dans quelque temps, ils pourront alors recevoir ce même courrier et vérifier s’ils ont tenu leurs promesses. © Martin de Kerimel – Place Gre’net
Il est expliqué comment chacun peut s’impliquer dans ce type de programmes participatifs. De quoi ressortir de l’exposition avec l’envie de s’investir directement, à son échelle. Besoin d’un aide-mémoire avant de vraiment aller plus loin ? Le Muséum a également eu la très bonne idée de s’associer avec La Poste pour mettre en place un projet amusant et fédérateur.
En fin de parcours, toute personne qui le souhaite peut ainsi poster un vrai courrier détaillant ses engagements et les actions qu’elle envisage dans une boîte à lettres jaune. La missive sera adressée, d’ici quelques mois, à son destinataire… qui ne sera autre que son expéditeur ! Une autre façon ludique de prendre rendez-vous avec son propre avenir et, évidemment, celui de son environnement.