FOCUS – Hassen Bouzeghoub, directeur de l’association Le Plateau, a appris en octobre 2022 que la Ville mettait fin au conventionnement le liant au lieu du même nom, situé quartier Mistral. Entre colère et incompréhension, celui qui est également conseiller municipal d’opposition de Grenoble dénonce « la casse sociale ». En retour, l’adjointe en charge des Cultures Lucille Lheureux justifie et assume la décision de la municipalité.
Également concernée par une décision du même type, l’association La Cordée (Villeneuve) n’a pas donné suite à nos sollicitations.
« Pour une ville de gauche, et une première adjointe Isabelle Peters communiste et syndicaliste, c’est assez extraordinaire ! » C’est peu dire qu’Hassen Bouzeghoub, directeur de l’association du Plateau à Mistral, n’apprécie pas la décision de la Ville de Grenoble de mettre fin au conventionnement de sa structure. Ceci au profit d’un « projet » qui doit « [mêler] intervention du service public, action des associations et ouverture aux citoyennes et citoyens ».
Décision au demeurant inattendue, relate le directeur. « On a travaillé sur le conventionnement, on a fait des réunions où l’on parlait des éléments qui nous permettraient de repartir pour cinq ans… et, lors du dernier rendez-vous devant les deux élues Lucille Lheureux et Isabelle Peters, on est tombés des nues ! », explique-t-il.
Le message de la Ville, en substance ? « Ce que vous avez fait c’est bien, mais on ne va pas re-conventionner parce qu’on considère qu’il y a déjà assez d’offres pour l’enfance et la jeunesse sur le territoire. »
« C’est quelque chose de nécessairement brutal »
Une annonce surprise ? « Toutes les associations connaissent la date de leur fin de convention », répond Lucille Lheureux, adjointe en charge des Cultures. Qui reconnaît volontiers que le Plateau, comme les autres associations d’accueil d’enfance et de jeunesse, a travaillé avec la Ville à l’élaboration d’une nouvelle stratégie. « Nous avons salué la participation et la contribution du Plateau », fait ainsi valoir l’élue grenobloise.
Cette dernière concède que « chaque association a contribué dans une logique de maintien de son partenariat et de son activité ». Mais la Ville n’en a pas moins pris la décision de “couper les vivres” à l’association du Plateau pour dessiner un nouveau projet. « On a tenu la réunion avec le Plateau pour les informer de la fin de mise à disposition des locaux et la non-reconduction de la subvention. C’est quelque chose de nécessairement brutal », assume-t-elle.
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3 réflexions sur « Mort annoncée du Plateau à Mistral : le directeur de l’association dénonce « la casse sociale », la municipalité assume sa décision »
Bonjour,
Je souhaiterais faire état de trois remarques :
- la première est qu’il me semble qu’à partir du moment où le directeur du Plateau a cumulé des fonctions de conseiller municipal et métropolitain (en remplacement de Mr Noblecourt), il aurait dû quitter sa fonction de directeur du Plateau afin d’éviter tout conflit d’intérêt. Depuis les municipales, sur le secteur, on nous a donné à voir des manoeuvres politiciennes quelque peu scandaleuses et écoeurantes… Quant à la casse sociale, elle existe toujours s’agissant des habitants qui doivent se débrouiller seuls sur des questions pourtant essentielles (bailleur, ville, métro par exemple).
- la seconde est qu’il est regrettable que toute une équipe en pâtisse alors qu’elle a une expertise de terrain et a toujours fait preuve d’un professionnalisme sans faille ; sans parler du fait qu’elle a d’ores et déjà accompli un travail énorme pour proposer de nouveaux projets dans le cadre du conseil citoyen politique de la ville (l’étude des projets par les membres de ce conseil a peut-être déjà eu lieu ou devrait l’être très prochainement…).
- la troisième est que j’espère que cette décision ne résulte pas des querelles ville/metro qui n’ont pas leur place dans une démocratie digne de ce nom.
Ce type d’association effectue un travail que devrait assumer la collectivité publique. Un subventionnement de sa part est donc justifié. Vive la « gauche » grenobloise.
Je suis d’accord avec la ville : c’est pas politique. Non, non, pas du tout. C’est seulement piollitique.