EN BREF – Les aide-soignants et auxiliaires de puériculture en soins critiques ont manifesté, jeudi 6 octobre 2022, sur le site nord du CHU Grenoble-Alpes. Un mouvement de soutien à la délégation reçue dans le même temps à Paris pour exiger que les “AS” et “AP” perçoivent eux aussi la prime accordée aux infirmières des mêmes services.
Les aide-soignants et auxiliaires de puériculture affectés aux soins critiques du CHU Grenoble-Alpes ont donné de la voix jeudi 6 octobre sur le site de l’hôpital nord de Grenoble. Leur slogan ? « AS, AP, déprimés ! » La bonne humeur était pourtant au rendez-vous au sein du cortège. Mais les professionnels concernés sont en effet “dé-primés”… en cela qu’ils sont privés de la prime accordée au personnel infirmier qui travaille à leurs côtés en soins critiques.
Une situation dénoncée depuis plusieurs mois et à l’origine d’une (nouvelle) journée de grogne, de grève et de manifestation au niveau national. À Paris, une délégation devait être reçue à 14 heures par la Direction générale de l’Offre de soins (DGOS). C’est en soutien à cette délégation que des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes dont Grenoble, où une quarantaine de personnes se sont mobilisées.
« Même blouse, même prime »
Une quarantaine seulement ? « Quand on travaille, on peut être réquisitionné », souligne Helga Rochas, aide-soignante en réanimation. Et celle-ci de rappeler que l’exercice du droit de grève n’est pas le même chez les personnels de santé que dans la plupart des secteurs professionnels. Sans parler, ajoute-t-elle, des personnes travaillant de nuit qui consacrent une part de leur journée à un repos bien mérité.
Enfin, tout le personnel du CHU Grenoble-Alpes n’est pas concerné par cette absence de prime, vécue comme une injustice par les premiers intéressés. Environ 200 salariés du CHU Grenoble-Alpes, en grande majorité des femmes, pourraient y prétendre si celle-ci était étendue à l’ensemble des équipes au-delà des infirmiers.
« Ce que l’on fait au quotidien, c’est un travail d’équipe », insiste Helga Rochas. « On travaille en synergie avec les infirmières pour une prise charge de qualité et sécurisée pour le patient. Il faut que l’on soit reconnus au niveau national », ajoute-t-elle. Ce que résument les messages brandis par les manifestants : « même blouse, même prime », ou « travail d’équipe, prime d’équipe ».
La solidarité est de mise, comme en témoignent les coups de Klaxon et de sirènes qui ont retenti au passage des manifestants quand des ambulances et autres véhicules de santé croisaient leur chemin.
Après un arrêt devant les urgences puis sur la grande esplanade du CHU, le cortège a donné de la voix et distribué des tracts devant l’hôpital couple-enfant. Sans jamais se départir de son énergie, sous un soleil de plomb.