FOCUS - Soucieuse d'optimiser l'offre de soins et de favoriser l'installation de médecins sur sa commune, la Ville de Saint-Égrève a décidé de créer un centre de santé qui sera opérationnel au premier trimestre 2025. Dans l'attente, un centre temporaire apportera, dès le 19 septembre 2022, une première réponse urgente au manque de généralistes. L'objectif? Apporter une réponse structurelle au déficit croissant de médecins, tout en remédiant au « détricotage mal anticipé » de l'offre de soins de la commune.
Pourquoi créer un centre de santé à Saint-Égrève ? « Le constat est simple. Nous nous sommes aperçu qu'alors qu'ils étaient encore seize en 2014, le nombre de médecins généralistes sur Saint-Égrève n'était plus que de dix en octobre 2020. Ainsi, une patientèle de près de 3 000 habitants de la commune est-elle devenue orpheline », explique Laurent Amadieu, maire EELV1Europe écologie - les Verts. de Saint-Égrève.
En cause, selon lui ? Une évolution structurelle mécanique liée aux départs « en cascade » de médecins libéraux sur la commune. Mais aussi le fait que les nouvelles générations soient de moins en moins attirées par la médecine générale dite de ville. Le tout s'inscrivant plus globalement dans l'échec de la réforme de la politique nationale du numerus clausus2Ce terme désigne le nombre limite d’étudiants en 1re et 2e année de médecine pouvant passer, au niveau national, en études supérieures..
Aussi, poursuit l'édile, « bien que la politique de santé ne soit pas une compétence municipale obligatoire, nous avons créé, bien avant le Covid, une délégation à la santé en la personne de Françoise Charavin ». En effet, « on ne peut pas mener des politiques publiques si les gens n'ont pas de médecins et s'ils ne bénéficient d'aucun suivi. C'était un sujet d'une grande importance ».
De gauche à droite : Laurent Amadieu, maire de Saint-Égrève, Françoise Charavin, adjointe déléguée à la santé et Antoine Bacholle, directeur général de Office santé services. © Joël Kermabon - Place Gre'net
Ensuite, les initiatives se sont enchaînées. Notamment des rencontres avec les professionnels de santé installés sur la commune et la création d'un poste de chef de projet santé. Ce qui n'a pas empêché la municipalité de tirer la sonnette d'alarme auprès de l'Agence régionale de santé (ARS) et de rester attentive aux projets d'extension de certains cabinet médicaux.
Poursuivez votre lecture
Il vous reste 57 % de l’article à lire. Obtenez un accès illimité.
Vous êtes déjà abonné.e ? Connectez-vous