FOCUS – Interpellée par des habitants se plaignant des nuisances causées par les pigeons, la Ville de Grenoble a commandé une étude au cabinet de conseil associatif Aerho. Ce dernier doit ainsi lui remettre ses conclusions en novembre 2022. Mais l’opposition de droite accuse la municipalité, dans un courrier daté du 24 août, de ne pas avoir lancé d’appel d’offres – pourtant non exigé pour une étude de ce montant – et dénonce la « proximité politique » entre les dirigeants de l’association et la majorité.
Le problème est connu des résidents de toutes les grandes villes, à Grenoble comme ailleurs : la prolifération des pigeons et des nuisances associées. Au cours de cet été 2022, des habitants du quartier Malherbe ont ainsi élevé la voix, ulcérés de ne plus pouvoir profiter de leurs balcons, recouverts de fientes, depuis quelques années.
Pointée du doigt pour son inaction, la Ville a répondu par l’intermédiaire de Sandra Krief, conseillère municipale déléguée à la condition animale, dans Le Dauphiné libéré du 22 août 2022.
L’élue grenobloise, qui avait signé une tribune dans L’Obs appelant à prendre en compte les animaux liminaires (pigeons, rats, moineaux…), a notamment souligné la volonté de la mairie de « réguler la population de manière non létale ».
Illustration de cette approche, l’installation de quatre pigeonniers contraceptifs – effective en 2018 -, projet lauréat du budget participatif 2016. Et plus récemment, a dévoilé Sandra Krief, la commande en 2022 d’une étude au cabinet de conseil associatif Aerho (Association espaces de rencontres entre les hommes et les oiseaux).
L’opposition s’interroge sur « la nécessité d’une telle étude »
Spécialisée sur la présence des oiseaux en ville, l’association est régulièrement sollicitée par des villes françaises pour établir un plan de gestion des pigeons. Comme à Paris, Metz ou Bordeaux auparavant, Aerho effectue ainsi un diagnostic exhaustif, débuté depuis plusieurs mois, à Grenoble : recensement du nombre de pigeons, lieux d’implantation, cartographie… Avant de formuler ses propositions, que le cabinet remettra à la municipalité, avec l’étude complète, en novembre 2022.
À première vue, rien de très polémique donc. Pourtant, la publication de l’information dans les colonnes du quotidien régional a très vite suscité une réaction du Groupe d’opposition Société civile, divers droite et centre (SCDDC).
Celui-ci s’interroge ainsi sur « la nécessité d’une telle étude, alors que la situation est bien connue des Grenoblois », écrit Alain Carignon dans un courrier daté du mercredi 24 août 2022, à l’intention d’Éric Piolle.
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