EN BREF – La startup Heliosand, spécialisée dans le solaire à concentration, a pu présenter trois prototypes brevetés, vendredi 24 juin 2022 à Grenoble. Son ambition ? Transformer le sable fin et les déchets industriels en sable plus consistant, adapté aux besoins du secteur du BTP.
« Saviez-vous qu’après l’air et l’eau, le sable de construction est la ressource la plus utilisée au monde ? » interroge Heliosand. Dans le secteur de la construction, le sable sert notamment à la fabrication de béton ou de mortier. Pour pallier son progressif épuisement dans certains pays, Heliosand propose de nouvelles solutions. Elle a ainsi présenté trois prototypes brevetés le 24 juin 2022 au Y‑Spot de Grenoble.
Avec ses différentes machines et grâce à l’énergie solaire, la jeune pousse qui possède des locaux à Saint-Marcellin, Grenoble et Lyon, parvient à transformer en sable des déchets industriels minéraux. Et à augmenter la granulométrie de certains sables, parfois trop fins pour être utilisés dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.
Pollution atmosphérique, création de déchets, constructions énergivores… Le constat est sans équivoque : le BTP fait partie des secteurs les plus polluants. Pour Heliosand, la résilience est donc désormais de mise.
« Faire en sorte de rendre l’industrie du BTP résiliente »
L’innovation Heliosand fonctionne selon le principe de la concentration solaire. La startup propose ainsi plusieurs machines, fonctionnant sans prise électrique. Leurs miroirs, dont la fabrication est peu polluante, sont également durables.
Surtout, ils permettent d’atteindre une température de chauffe avoisinant les 1400 °C. De quoi faire fondre et agglomérer du sable, mais aussi de l’aluminium, du verre… « On peut tout faire », estime Rafik Kheffache, qui a débuté sa carrière d’entrepreneur à Grenoble.
« Chaque génération d’entrepreneurs a ses objectifs. Pour ma génération, c’est que l’humanité survive » explique Rafik Kheffache.
« Les experts estiment qu’il n’y aura plus de sable naturel en 2050. Nous fabriquons certes un sable artificiel, mais à bas carbone », poursuit le PDG. Ce sable nouvellement créé permettrait de réduire l’utilisation du sable des rivières ou encore du sable marin. Sachant que leur extraction a de lourdes conséquences : érosion des littoraux, salinisation des nappes phréatiques, impacts sur la biodiversité…
Outre le BTP, la solution Heliosand sera aussi exploitable dans les industries de l’eau et de l’énergie. « Chaque génération d’entrepreneurs a ses objectifs. Pour ma génération, c’est que l’humanité survive. Avec des copains, on s’est mis à réfléchir à comment faire pour sauver le monde. On en a déduit que la meilleure solution, c’était le solaire à concentration. »