EN BREF – Alors que la députée sortante de la troisième circonscription de l’Isère Émilie Chalas attaque sa concurrente Élisa Martin sur le nombre de demandes d’expulsions adressées par Actis à la préfecture, celle qui est présidente du bailleur social réplique en dénonçant des « fake news » et en soumettant ses propres chiffres.
Cent-soixante-cinq demandes d’expulsions adressées à la préfecture par le bailleur social Actis depuis 2020. C’est le chiffre qu’a donné devant la caméra de Place Gre’net (voir vidéo) la députée sortant de la 3e circonscription de l’Isère Émilie Chalas. Ceci pour mieux attaquer sa concurrente Nupes Élisa Martin. L’élue grenobloise a en effet succédé à Éric Piolle à la présidence d’Actis à partir de 2020.
D’où proviennent ces chiffres ? Des services de l’État, nous explique Émilie Chalas. « Quand nous avons appris qu’Élisa Martin était candidate aux élections législatives, plein de locataires d’Actis m’ont interpellée, alors j’ai posé des questions à la préfecture », explique la parlementaire. Non sans juger « cocasse » que son adversaire puisse l’accuser de mensonge : « Je connais mes sources ! », ironise-t-elle.
Élisa Martin dénonce des « fake news »
Dans le détail, Émilie Chalas mentionne 16 expulsions exécutées entre 2020 et 2022, auxquelles s’ajoutent 25 expulsions autorisées mais non encore exécutées, et 124 demandes en cours d’instruction. Soit 165 demandes en tout, honorées ou non. Et la députée d’ajouter que « la consigne du gouvernement est de ne pas mettre des gens dehors, compte tenu de la crise Covid et de la crise de l’inflation ».
Réponse de la principale intéressée ? « Les fake news ne sont pas une méthode en politique. Asséner des propos ne signifie pas qu’ils sont vrais », réplique Élisa Martin. Qui livre à son tour les chiffres des expulsions réalisées. Zéro en 2020, 14 en 2021 et 9 en 2022. Au total, 23 expulsions… soit un chiffre supérieur à celui avancé par Émilie Chalas.
En revanche, la candidate conteste le chiffre de 165 demandes d’expulsions. D’où provient ce chiffre, selon elle ? « Notre hypothèse est qu’il s’agit de la demande de concours de force publique à l’échelle du département et pour l’ensemble des bailleurs. Et je pense qu’Émilie Chalas le sait parfaitement”, poursuit-elle.
Pour conclure, la présidente d’Actis insiste surtout sur le travail social mené par le bailleur. « Il n’y a pas d’expulsions sèches. On ne met pas les gens dehors sans solution et les familles sont protégées par des travailleurs sociaux », indique ainsi Élisa Martin. Qui décrit des salariés « très actifs pour trouver des solutions » et nantis d’une « forte conscience de leur mission d’intérêt général ».
Sollicité par Place Gre’net, Actis a indiqué ne pas vouloir répondre à nos question concernant les chiffres de demandes d’expulsion. Les services de la préfecture nous renvoient pour leur part… au bailleur social pour plus d’informations.