EN BREF – Dans le cadre d’une journée « Sols et biodiversité » organisée au muséum de Grenoble le 14 avril 2022 par le conseil scientifique de Grenoble Capitale Verte de l’Europe, des chercheurs ont lancé l’Observatoire de la biodiversité Grenoble-Alpes. Un atlas citoyen de la biodiversité locale auquel tout le monde est invité à participer.
Dans le monde, les signaux se multiplient. Du Giec qui annonce dans son dernier rapport que l’humanité n’a plus que trois ans pour inverser la courbe du réchauffement climatique au crapaud doré qui vient de devenir la première espèce totalement éteinte à cause de celui-ci, la biodiversité n’a jamais été autant le centre des préoccupations. En effet, c’est plus que jamais « une question de survie ! », selon François Pompanon, professeur au Laboratoire d’Écologie alpine de l’Université Grenoble-Alpes (qu’il a dirigé de 2016 à 2020) et membre du Conseil scientifique de Grenoble Capitale verte de l’Europe. C’est pourquoi ce conseil a lancé ce jeudi 14 avril une journée pour la sauvegarde de la biodiversité.
Un atlas citoyen pour recenser la biodiversité iséroise
Au centre de cette journée, l’Observatoire de la biodiversité Grenoble-Alpes (OBIGA) créé par l’université Grenoble – Alpes (UGA), les scientifiques de l’Observatoire des sciences de l’Univers de Grenoble1Osug – UGA-Grenoble INP-UGA, USMB, CNRS, IRD, Inrae, Ifsttar et notamment du Laboratoire d’écologie alpine2Leca – UGA, CNRS, USMB. Le concept ? Un atlas citoyen nourri par tout à chacun, du naturaliste professionnel au promeneur du dimanche. « OBIGA s’appuie sur le déploiement du système de gestion de base de données open source GéoNature (géré par l’OSUG), qui génère un atlas de la biodiversité consultable via le site web OBIGA », explique ainsi l’UGA.
Avec Pl@ntNet et iNaturalist sur son smartphone, chacun est alors capable de reconnaître toutes les espèces de faune et de flore rencontrées sur le chemin de sa balade et de transmettre ces informations pour contribuer à l’atlas. Une façon ludique de découvrir son environnement. C’est d’ailleurs l’objectif de cette initiative : « Connaître, faire connaître et préserver la biodiversité locale » détaille ainsi François Pompanon, qui a conçu ce projet de science participative avec son confrère Stéphane Bec.
Comme le rappelle le professeur, la sensibilisation du plus grand nombre est à la base de tout projet de sauvegarde de la biodiversité. Et tout commence localement. « Il ne s’agit pas seulement de lutter pour la préservation des pandas et des tigres. Nous avons, à Grenoble et alentours, des espèces locales à sauvegarder, dans un milieu a priori très riche », rappelle-t-il.
Des conférences disponibles en ligne et une exposition sur les sols
Pour marquer ce lancement, le conseil scientifique proposait de multiples conférences ouvertes à tous (désormais disponibles en ligne), réunissant les experts et spécialistes grenoblois autour de la question des sols et de leur protection. Des espaces richissimes et capitaux pour la biodiversité car plus d’un quart des espèces connues y vivent.
Les sols ont en autre un impact sur notre quotidien, du stockage du carbone à la fertilisation des sols, en passant par l’épuration des eaux. Ce qui fait des espèces qui vivent dans les sols des alliés précieux des agriculteurs, entre autres. L’occasion de mieux appréhender ces espaces méconnus, mais aussi de nous apprendre à en tirer profit avec des conseils pour réussir son potager en ville.
Le muséum de Grenoble présente également jusqu’au 29 avril 2022 au Muséum de Grenoble une exposition sur Les Petites Bêtes du Sol, avec une quinzaine d’œuvres de Philippe Lebeaux photographe et vidéaste, spécialiste de la biodiversité des sols qui met en images ces espèces cachées.