FOCUS — La Ville de Grenoble a lancé la démarche Grenoble 2040 à l’occasion du conseil municipal du 7 février. Non sans rencontrer les critiques acerbes de la part de son opposition, pour qui cette planification annoncée des enjeux sociaux et environnementaux tombe bien tard. Quand elle n’est pas basée sur un modèle digne de « l’URSS des années 30″.
« Pour construire un itinéraire, il faut savoir d’où l’on part, définir où l’on veut arriver, et enfin quels sont les risques et les options sur notre itinéraire ». C’est ainsi qu’Antoine Back, adjoint en charge des Risques, Prospective et résilience territoriale, Évaluation et nouveaux indicateurs, a résumé l’esprit de « Grenoble 2040 », au cours du conseil municipal de la Ville de Grenoble du lundi 7 février 2022.
Grenoble 2040 ? Une démarche pour « tracer une perspective aussi lucide qu’ambitieuse pour la coconstruction d’un futur collectif, désirable, soutenable et socialement juste ». Autrement dit, dessiner une feuille de route écologique 2022 – 2040, sous le signe de la « résilience » face au changement climatique. Et ceci en sollicitant « la science, la participation citoyenne, l’émulation culturelle, l’éducation populaire et la coopération multi acteurs ».
Des ateliers sur 2022 et 2023
La dynamique autour de Grenoble Capitale verte européenne participe, en toute logique, au lancement de la démarche. Qui s’est fixée un calendrier d’ores et déjà précis pour l’année, à commencer par un Forum sur les comptabilités écologiques publiques les 16 et 17 mai. Puis un « Campus étudiant des métiers de la redirection écologique », les 23 et 24 mai.
Rendez-vous d’importance : Grenoble accueille fin juin la seconde édition du Forum international du bien-vivre, quatre ans après sa première édition, déjà à Grenoble. Un rendez-vous au cours duquel se déroulera un « atelier plénier » en lien avec la démarche Grenoble 2040. Pour l’occasion, la Ville de Grenoble participe à hauteur de 20 000 euros au budget de l’événement, estimé pour sa part à 187 000 euros.
Un second atelier plénier doit encore se tenir du 7 au 9 décembre 2022. Et pour la suite ? D’autres ateliers sont prévus en 2023, notamment pour la création du « portrait donut » de la Ville de Grenoble, qui suit la “théorie du donut”. Inspirée de l’économiste Kate Raworth, ce diagramme mêle enjeux sociaux et environnementaux, avec une forme circulaire qui rappelle (de loin) celle du célèbre beignet nord-américain.
Du « donut » à « l’usine à gaz » ?
Le modèle du donut n’est pas anecdotique : il est au contraire largement mis en avant par Antoine Back lors de sa présentation. Quitte à faire tiquer la conseillère municipale d’opposition Émilie Chalas, qui rappelle que la théorie du donut se positionne dans une optique anti-croissance. « Il ne s’agit pas d’un outil mais d’un postulat idéologique, on est donc mal barré pour le diagnostic objectivé », lance l’opposante.
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