DÉCRYPTAGE - La Ville de Grenoble a, de nouveau, revu le fonctionnement des conseils citoyens indépendants (CCI), en espérant relancer ce dispositif participatif qui ne décolle pas depuis 2015. Une nouvelle charte a ainsi été votée, ce lundi 7 février 2022, en conseil municipal. L'idée ? «simplifier les CCI [pour] les rendre plus ouverts et accessibles», selon les mots d'Annabelle Bretton, adjointe à la démocratie ouverte. Après avoir brocardé un texte «brouillon» «discuté par personne», les groupes d'oppositions ont quant à eux étrillé les CCI. Et apporté leur soutien aux unions de quartier et au Comité de liaison des unions de quartier, eux mêmes en désaccord avec la nouvelle charte.
Ter repetita. Pour la troisième fois depuis 2015, le fonctionnement des six conseils citoyens indépendants de la Ville de Grenoble – dispositif mis en place par la précédente majorité du maire EELV Éric Piolle – va donc évoluer à la faveur d'une nouvelle charte, présentée et votée ce lundi 7 février 2022 au conseil municipal.
L'évolution majeure de la charte réside en la création de «forums ouverts de territoire» qui devraient permettre de redynamiser ces CCI. Sorte de temps forts organisés deux fois par an dans chacun des six secteurs, ces forums auront vocation à «[faciliter] les rencontres entre celles et ceux qui s'impliquent dans la vie locale» et à faire «émerger les sujets» qui préoccupent les habitants et usagers, a ainsi expliqué Annabelle Bretton, adjointe à la démocratie ouverte. Ce, afin, de donner du grain à moudre aux CCI qui ne débordent pas d'initiatives ces derniers mois. Ces forums leur permettront aussi de recruter des participants, le manque de volontaires étant une difficulté récurrente de ce dispositif.
En dehors de cette nouveauté, peu de changements significatifs par ailleurs. Rappelé dans la charte, le rôle des CCI demeure inchangé : les CCI «sont appelés à être des lieux d'échanges, d'interpellation et de co-construction avec la Ville de Grenoble». Dans cette troisième charte, les «acquis sont préservés», a tenu à souligner Annabelle Bretton. Par acquis, l'adjointe entend «la possibilité de poser une question orale lors d'un conseil municipal», la «gestion associative autonome» de ces dispositifs et «leur possibilité de lancer les ateliers de projet». Pas de modification non plus sur les modalités de recrutement : tout habitant ou usager de Grenoble ayant au moins 16 ans, sans condition de nationalité, peut rejoindre un CCI.
En conclusion, Annabelle Bretton est revenue sur les motivations qui sous-tendent la nécessité de revoir la charte et l'importance de relancer les CCI : «On ne peut se satisfaire d'une citoyenneté qui ne s'exprimerait que dans les urnes. Participer et débattre, voilà l'esprit de la participation citoyenne (...) Nous souhaitons poursuivre le développement de la culture de la coopération, promouvoir l'éducation à la citoyenneté, diffuser la culture du débat collectif (...)»
Les louables intentions de la majorité n'ont toutefois pas empêché des groupes d'opposition de critiquer âprement aussi bien la charte que les CCI et, plus largement, la stratégie de la Ville en matière de démocratie participative.
Du «verbiage», un texte «léger» et des oublis selon l'opposition
Le texte de la charte n'a guère enthousiasmé les groupes d'oppositions, c'est le moins que l'on puisse dire. Brigitte Boer, du groupe d’Opposition société civile, divers droite et du centre (OSCDC) a déploré un texte «peu accessible» avec beaucoup de «verbiage», raisons pour lesquelles cette charte risque de rebuter les «personnes éloignées de l'action publique», alors que l'un des buts recherchés est sans doute de faire venir aussi ces personnes, a présumé Brigitte Boer.
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