FOCUS – Un an après le sui­cide du ser­gent-chef Cyrille Minard, les syn­di­cats de sapeurs-pom­piers de l’Isère appellent à un temps de recueille­ment dans les casernes, mardi 8 février 2022. Une action sur fond de polé­mique avec Anne Gérin, pré­si­dente du Service dépar­te­men­tal d’in­cen­die et de secours de l’Isère (Sdis 38).

« Nous atten­dions de votre part un peu plus d’é­lé­gance et d’hu­ma­nité. » Ce reproche sévère, ce sont les syn­di­cats de pom­piers FA SPP-Pats 38, CGT Sdis 38 et Sud SPP & Pats 38 qui l’a­dressent à Anne Gérin, la pré­si­dente du conseil d’ad­mi­nis­tra­tion du Service dépar­te­men­tal d’in­cen­die et de secours de l’Isère. En cause ? Son refus d’au­to­ri­ser un temps de recueille­ment en mémoire de leur col­lègue Cyrille Minard.

Le ser­gent-chef Cyrille Minard s’est donné la mort le 8 février 2021. © Sud Sdis

Le lundi 8 février 2021, le ser­gent-chef de la caserne de Pont-de-Chéruy se don­nait en effet la mort, tra­gique conclu­sion d’une « dégra­da­tion de sa santé psy­cho­lo­gique » iden­ti­fiée par une exper­tise médi­cale. Pour les orga­ni­sa­tions syn­di­cales, le décès de Cyrille Minard, co-fon­da­teur de Sud Sdis sur l’Isère, est une consé­quence de ses dif­fi­cul­tés rela­tion­nelles avec sa hiérarchie.

Fin de non-rece­voir de la pré­si­dente du Sdis

Dans un cour­rier en date du 27 jan­vier 2022, les syn­di­cats adres­saient à Anne Gérin une demande d’au­to­ri­sa­tion d’un temps de recueille­ment le mardi 8 février. « Nous aime­rions mettre de côté nos res­sen­tis face à cette injus­tice, oublier un ins­tant [nos] ques­tion­ne­ments, pour ne pen­ser qu’à Cyrille, qu’à ces moments pro­fes­sion­nels ou ami­caux que nous avons connus à ses côtés pen­dant ses dix-huit années d’exer­cice au Sdis », écri­vaient les organisations.

Anne Gérin, vice-pré­si­dente du Département de l’Isère et pré­si­dente du Sdis de l’Isère. © Florent Mathieu – Place Gre’net

Une demande à laquelle la pré­si­dente du Sdis et vice-pré­si­dente délé­guée à la Sécurité au Département de l’Isère a adressé une fin de non-rece­voir. « Le décès de Cyrille Minard ne relève pas de l’ac­ti­vité du ser­vice. […] Les ras­sem­ble­ments ins­ti­tu­tion­nels sont orga­ni­sés pour des décès en ser­vice com­mandé ou pour les hom­mages natio­naux déci­dés par le gou­ver­ne­ment. En consé­quence, il n’y aura pas de moment de recueille­ment orga­nisé par le ser­vice », a répondu Anne Gérin.