J'ai bien donné la mort à Maëlys", a reconnu Nordahl Lelandais. La mère et la sœur de Maëlys sont arrivées au palais de justice avec un portrait et une photo de la fillette, aux côtés de leur avocat Me Fabien Rajon. © Manuel Pavard - Place Gre'net

« J’ai bien donné la mort à Maëlys », a reconnu Nordahl Lelandais, ce lundi 31 jan­vier 2022, pre­mier jour du pro­cès qui s’ouvre à Grenoble

« J’ai bien donné la mort à Maëlys », a reconnu Nordahl Lelandais, ce lundi 31 jan­vier 2022, pre­mier jour du pro­cès qui s’ouvre à Grenoble

FOCUS – Le pro­cès de Nordahl Lelandais s’est ouvert ce lundi 31 jan­vier 2022 au matin, devant la cour d’as­sises de l’Isère. L’ex-maître chien de 38 ans com­pa­raît à Grenoble durant trois semaines pour l’en­lè­ve­ment, la séques­tra­tion et le meurtre de Maëlys de Araujo, 8 ans, à Pont-de-Beauvoisin (Isère), le 26 août 2017. Déjà condamné à vingt ans de pri­son, en mai 2021, pour le meurtre du capo­ral Arthur Noyer, l’ac­cusé risque la réclu­sion cri­mi­nelle à per­pé­tuité. Verdict attendu le 18 février 2022.

Une cen­taine de per­sonnes – dont de nom­breux étu­diants en droit et en jour­na­lisme – patien­tant devant le palais de jus­tice, plus de 250 jour­na­listes accré­di­tés… C’est un pro­cès hors norme et for­te­ment média­tisé qui s’est ouvert ce lundi 31 jan­vier 2022 au matin, devant la cour d’as­sises de l’Isère, à Grenoble. Déjà condamné à vingt ans de réclu­sion en mai 2021, à Chambéry, pour le meurtre du capo­ral Arthur Noyer, Nordahl Lelandais com­pa­raît durant trois semaines pour l’en­lè­ve­ment, la séques­tra­tion et le meurtre de Maëlys de Araujo, en 2017, à Pont-de-Beauvoisin.

Une centaine de personnes faisaient la queue devant le palais de justice, ce lundi 31 janvier 2022 au matin, avant l'ouverture du procès de Nordahl Lelandais. © Manuel Pavard - Place Gre'net

Une cen­taine de per­sonnes fai­saient la queue devant le palais de jus­tice, ce lundi 31 jan­vier 2022 au matin, avant l’ou­ver­ture du pro­cès de Nordahl Lelandais. © Manuel Pavard – Place Gre’net

La fillette, alors âgée de 8 ans, a dis­paru lors d’un mariage, le soir du 26 août 2017, dans la com­mune du Nord-Isère. Placé en garde à vue au cours des pre­miers jours sui­vant l’en­lè­ve­ment, Nordahl Lelandais a d’a­bord été relâ­ché, faute de preuves, et a long­temps nié toute impli­ca­tion. Mais l’an­cien maître-chien mili­taire, aujourd’­hui âgé de 38 ans, a fini par être confondu, en février 2018, par la décou­verte d’une tâche de sang dans le coffre de son véhicule.

De nom­breuses zones d’ombre sub­sistent, dont la ques­tion du mobile sexuel

Contraint d’a­vouer, Nordahl Lelandais déclare tou­te­fois avoir tué Maëlys « invo­lon­tai­re­ment », en lui por­tant des coups très vio­lents au visage. Sur ses indi­ca­tions, le corps de la fillette a été retrouvé le 14 février 2018. Pourtant, de nom­breuses zones d’ombre sub­sistent à l’ou­ver­ture du pro­cès. Car ni cet aveu, ni l’au­top­sie, réa­li­sée près de six mois après les faits, n’ont per­mis de déter­mi­ner pré­ci­sé­ment les cir­cons­tances de la mort de Maëlys.

Le procès de Nordahl Lelandais, jugé pour le meurtre de la petite Maëlys de Araujo, 8 ans, en 2017, s'est ouvert ce lundi 31 janvier 2022 au matin devant la cour d'assises de l'Isère, à Grenoble. © Manuel Pavard - Place Gre'net

Le pro­cès de Nordahl Lelandais doit durer trois semaines devant la cour d’as­sises de l’Isère, à Grenoble. © Manuel Pavard – Place Gre’net

L’accusé n’est ainsi pas pour­suivi pour viol, par manque d’élé­ments maté­riels, au grand dam des parents de la vic­time. Mais la ques­tion du mobile sexuel sera, à n’en pas dou­ter, au cœur des trois semaines d’au­dience. Et ce, d’au­tant que Nordahl Lelandais est éga­le­ment jugé pour des agres­sions sexuelles sur ses petites-cou­sines ainsi que pour la déten­tion d’i­mages pédopornographiques.

« Le moment est venu de mettre Nordahl Lelandais face à ces crimes », affirme l’a­vo­cat de la mère de Maëlys

Arrivées au tri­bu­nal en tenant un por­trait et une photo de Maëlys, sa mère, Jennifer Cleyet-Marrel, et sa sœur, Colleen, n’ont pas sou­haité s’ex­pri­mer. Mais Me Fabien Rajon, avo­cat de la famille mater­nelle, s’est néan­moins fendu de quelques mots. « Le temps de la jus­tice est arrivé », a‑t-il asséné. « Le moment est venu de mettre Nordahl Lelandais face à ces crimes. Nous le ferons avec dignité et com­ba­ti­vité et avant tout pour Maëlys. »

Nordahl Lelandais, jugé pour le meurtre de Maëlys. La mère et la sœur de Maëlys sont arrivées au palais de justice avec un portrait et une photo de la fillette, aux côtés de leur avocat Me Fabien Rajon. © Manuel Pavard - Place Gre'net

La mère et la sœur de Maëlys sont arri­vées au palais de jus­tice avec un por­trait et une photo de la fillette, aux côtés de leur avo­cat Me Fabien Rajon. © Manuel Pavard – Place Gre’net

Son confrère, Me Laurent Boguet, avo­cat de Joachim de Araujo, le père de la fillette, a, lui, indi­qué que son client avait « énor­mé­ment de ques­tions ». « C’est la der­nière chance de Nordahl Lelandais de s’ins­crire dans une recherche de res­pon­sa­bi­lité », a ajouté le péna­liste tou­lou­sain. En revanche, le défen­seur de l’ac­cusé, Me Alain Jakubowicz, s’est refusé à la moindre décla­ra­tion, fidèle à sa ligne de conduite depuis le début de la procédure.

« J’ai bien donné la mort à Maëlys », recon­naît Nordahl Lelandais, qui « pré­sente [ses] excuses » à la famille

Cette pre­mière mati­née d’au­dience a été consa­crée au tirage au sort des jurés et à l’ap­pel des témoins, dont plu­sieurs ne se sont pas pré­sen­tés à l’ap­pel. Vêtu d’une che­mise claire, che­veux courts et barbe poivre et sel, Nordahl Lelandais est entré dans le box des accu­sés sans jeter un regard à la famille de Mäelys.

Grenoble : "J'ai bien donné la mort à Maëlys", a reconnu Nordahl Lelandais. Nordahl Lendais est défendu par Me Alain Jakubowicz, qui a choisi de ne pas s'exprimer en arrivant à la cour d'assises, ce lundi 31 janvier 2022. © Manuel Pavard - Place Gre'net

Nordahl Lendais est défendu par Me Alain Jakubowicz, qui a choisi de ne pas s’ex­pri­mer en arri­vant à la cour d’as­sises, ce lundi 31 jan­vier 2022. © Manuel Pavard – Place Gre’net

Il a ensuite écouté, d’a­bord impas­sible, le rap­pel des faits par la pré­si­dente. Et lorsque celle-ci lui a donné la parole, Nordahl Lelandais s’est enfin tourné vers la famille, avant de décla­rer, d’une voix dif­fi­ci­le­ment audible : « Je vou­drais leur pré­sen­ter mes excuses. J’ai bien donné la mort à Maëlys mais je ne vou­lais pas. Je m’expliquerai sur les faits au cours de l’audience. »

Me Laurent Boguet représente le père de Maëlys, Joachim de Araujo. © Manuel Pavard - Place Gre'net

Me Laurent Boguet repré­sente le père de Maëlys, Joachim de Araujo. © Manuel Pavard – Place Gre’net

Prévu pour durer ini­tia­le­ment deux semaines, le pro­cès a fina­le­ment été allongé d’une semaine à la demande des avo­cats, qui sou­hai­taient citer plus de témoins que prévu. Le ver­dict est donc attendu ven­dredi 18 février 2022. Nordahl Lelandais risque la réclu­sion cri­mi­nelle à perpétuité.

Manuel Pavard

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