DÉCRYPTAGE – Jean-Michel Blanquer a de nouveau appelé, dimanche 2 janvier 2022, à accélérer le déploiement des capteurs de CO2 dans les établissements scolaires, pour lutter contre la transmission du Covid-19. En Isère, une cinquantaine de lycées sont aujourd’hui équipés de ces dispositifs, mais également de purificateurs d’air, grâce aux financements de la Région. Et le Département vient aussi de décider d’aider les collèges à acquérir des capteurs. Quant aux écoles primaires, la situation est très disparate selon les communes. À Grenoble, 100 capteurs vont ainsi être installés d’ici la fin janvier 2022 dans les 78 écoles de la ville. Mais la municipalité déplore le manque d’investissement de l’État.
Le système fait un peu penser aux feux de circulation, avec des voyants lumineux tricolores. « Quand l’aération est optimale, le voyant est vert. Dès qu’on dépasse un certain seuil, il devient orange, donc il faut être vigilant et ventiler. Et quand c’est rouge, on doit aérer tout de suite pour faire baisser le taux de CO2 (dioxyde de carbone). » Fabien Durand-Poudret, directeur de l’école Blanche Rochas à Seyssins, est presque devenu un expert ès capteurs de CO2, aujourd’hui présents dans toutes les salles de classe de son établissement.
En ce début d’année 2022, la Ville de Seyssins a en effet décidé d’installer des capteurs de CO2 dans les 33 classes de ses six écoles primaires. « On a commencé à l’automne 2021 dans les écoles maternelles et, depuis lundi 3 janvier (2022), toutes les écoles élémentaires sont également équipées », explique la municipalité. « Le dispositif est relié à un poste en mairie où l’on peut voir les courbes des mesures dans les classes. »
La commune iséroise ferait ainsi figure de bonne élève aux yeux de Jean-Michel Blanquer. Dimanche 2 janvier 2022, en dévoilant le protocole sanitaire pour la rentrée dans une interview au Parisien, le ministre de l’Éducation nationale a en effet appelé à accélérer le déploiement des capteurs de CO2 dans les établissements scolaires. Déplorant que « seules 20 % des écoles primaires soient aujourd’hui équipées », il a aussi indiqué qu’une enveloppe de 20 millions d’euros était allouée à cet effet aux collectivités… Tout en rappelant qu’il s’agissait de leur compétence.
« Toutes les heures, le voyant bascule au rouge et on doit aérer quatre ou cinq minutes »
Si Jean-Michel Blanquer a réitéré son plaidoyer en leur faveur, c’est parce que les capteurs de CO2 sont l’un des deux outils privilégiés pour contrer la propagation du Covid-19 à l’école. L’autre dispositif, le purificateur d’air, aspire l’air ambiant, le filtre et le rejette dans la pièce après l’avoir débarrassé des micropolluants et du virus. Il n’est cependant pas plébiscité par le gouvernement, ne faisant pas l’unanimité sur le plan scientifique.
Le capteur de CO2, lui, ne protège pas directement d’une contamination mais mesure la concentration de gaz carbonique dans l’air – dont le renouvellement est essentiel pour réduire la quantité d’aérosols – et permet donc d’alerter sur la nécessité de ventiler et d’aérer une pièce. Un dispositif très utile à en croire Fabien Durand-Poudret. « Toutes les heures, ça bascule au rouge et on doit aérer quatre ou cinq minutes », témoigne le directeur d’école. Lequel admet que « sans les capteurs, on ouvrait les fenêtres seulement pendant les récréations », en hiver.
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