FOCUS - La métropole de Grenoble s'est associée, dans une lettre du 16 décembre 2021, à plusieurs porteurs de projets afin de demander un changement de trajectoire à la Région Auvergne Rhône-Alpes concernant la suspension de ses aides en faveur des réseaux de chaleur et du bois énergie. Le conseil métropolitain s'en est fait l'écho le lendemain et a soulevé d'autres questions relevant de la gestion régionale, dont celle des transports en commun.
"La suspension soudaine de l'appel à projet « Bois Énergie » de la Région remet en cause la viabilité, et donc le lancement, de plusieurs dizaines de projets sur le territoire métropolitain grenoblois, et ce dès 2022", a asséné la Métropole, dans une lettre adressée à Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne Rhône-Alpes. Celle-ci a été co-signée par Laurent Amadieu, maire de Saint-Égrève, et Christian Coigné, maire de Sassenage, mais également par le président de Forestener, Eddie Chinal, et Fabien Morel, président d'AtticorA.
En effet, dans le cadre de l'accélération de la transition énergétique, Grenoble-Alpes Métropole s'est "fixé des objectifs ambitieux à l'horizon 2030". Dans ce sens, elle prévoit "d'augmenter de 60% la production de chaleur renouvelable sur son territoire". En mobilisant "toutes les ressources renouvelables locales disponibles: le bois, le solaire thermique et la géothermie."
Une perte considérable pour la filière bois et la filière forestière
Pour l'année 2022, douze projets jusqu'alors éligibles à une aide régionale d' "1,2 million d’euros au total" sont "fragilisés" par cette suspension. Ils représentent une production de 3700 MWh de chaleur renouvelable annuels, soit la consommation de 213 logements. À terme, ces projets demandant 3,5 millions d’euros d’investissement sur le territoire permettraient d’ "éviter l’émission de 942 tonnes de CO2 par an". Tout en générant localement "180 000 euros annuels" pour la filière bois.
Les signataires mettent en avant le cas du réseau de chaleur métropolitain à Pont-de-Claix et le projet de la Scic AtticorA à Herbeys. "Les élus régionaux en commissions permanentes" les ont en effet retirés des décisions à voter. Alors qu'une "aide régionale de 400 000 euros" devait intervenir et les travaux débuter sous peu, cette annonce met en forte difficulté leurs porteurs. À eux seuls, ils permettraient pourtant "d'éviter l'émission de 315 tonnes de CO2 par an".
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