FOCUS – Joël Giraud, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, chargé de la Ruralité, s’est rendu à Villard-de-Lans, en Isère, le vendredi 17 décembre 2021. Il y a dévoilé les 20 nouveaux lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt « Fabriques de territoire », dont le projet villardien Sentiers communs. Et a pu découvrir les projets de la commune labellisée « Petites Villes de demain », avant de signer le volet sécurité de cette convention.
« Vingt nouvelles fabriques de territoires rejoignent 280 déjà labellisées », a annoncé Joël Giraud, à Villard-de-Lans, ce vendredi 17 décembre 2021. Une liste que le secrétaire d’État auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, chargé de la Ruralité, a dévoilée à la Maison des habitants, dite Agopop. À cette occasion, il a pu rencontrer les porteurs du projet « Sentiers communs », qui fait partie de cette huitième vague de lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt « Fabriques de territoire ».
« Cette sélection par vagues successives a permis à tous les territoires de s’emparer de ce programme, a indiqué le secrétaire d’État, qui a souligné le souci de leur proposer « un accompagnement sur mesure. »
Des « Fabriques de territoire » destinées à créer une dynamique
Le gouvernement a lancé en juillet 2019 l’appel à manifestation d’intérêt Fabriques de territoire afin d’accompagner et d’accélérer la dynamique de développement des tiers-lieux (nouveaux lieux du lien social, de l’émancipation et des initiatives collectives) dans les territoires. Sur les 300 Fabriques de territoire labellisées, la moitié est située en dehors des pôles urbains.
À travers ce dispositif, l’État finance le fonctionnement ces Fabriques, « à hauteur de 75 000 à 150 000 euros sur trois ans, à raison de 50 000 euros par an maximum, le temps pour ces structures de trouver leur équilibre économique ».
Pourquoi avoir choisi de rendre visite aux porteurs de projet lauréats de Villard-de-Lans ? « Nous nous trouvons dans un tiers-lieu particulièrement innovant, a justifié Joël Giraud. C’est une organisation ressource pour soutenir les projets et développer l’économie sociale et solidaire sur le plateau du Vercors ». Un endroit auquel le secrétaire d’État est par ailleurs attaché pour y avoir passé des « moments sympathiques » lors de sa vie estudiantine.
Sentiers communs, un projet pour créer des synergies entre les alternatives
Seul projet lauréat isérois de cette nouvelle vague, Sentiers communs vise à faciliter l’émergence et la mise en synergie des alternatives écologiques, sociales et culturelles lancées par les habitants du Vercors. Un projet porté par un consortium de quatre structures : Uto-pic, association qui fédère les espaces de coworking du Vercors ; le tiers-lieu La Jolie Colo, qui rassemble entre autres douze entreprises, avec une résidence artistique et des espaces ouverts à des événements ; l’Agopop, maison des habitants avec un espace public numérique et un point info jeunesse. Enfin, Vert&Co, association dédiée à la sensibilisation et l’accompagnement à la transition écologique.
« Nous [les porteurs de projet de Sentiers communs, Ndlr] avons commencé à nous réunir dès 2019 pour essayer de répondre à l’appel à la manifestation d’intérêt », a témoigné Perrine Faillet, cofondatrice de La Jolie Colo. « Il y a beaucoup d’initiatives dans le champ de l’ESS [économie sociale et solidaire, Ndlr] : la Recyclerie, une Amap, des circuits courts… Une dynamique de gens qui ont envie d’agir. On s’est dit que les tiers-lieux permettraient de faire dialoguer des structures différentes. Ce sont des points d’ancrage identifiés sur le territoire où les gens peuvent se rencontrer. »
Les partenaires ont alors imaginé quatre axes d’action pour faire émerger et mettre en synergie les alternatives : consolider les tiers lieux pour qu’ils fassent « ressource ensemble », accompagner les porteurs de projets, fédérer les acteurs locaux de l’ESS et de la transition, et créer un laboratoire d’idées pour l« innovation sociale territoriale.
« Nous sommes très heureux d’avoir cette labellisation. C’est une reconnaissance pour notre démarche mais aussi pour le Vercors car ces fabriques sont là pour développer le territoire », s’est réjouie Perrine Faillet. Qui a tenu à souligner le travail bénévole des personnes qui ont monté le dossier, et l’accompagnement au long cours de la Communauté de commune du massif du Vercors (CCMV).
Villard-de-Lans, labellisée « Petites Villes de demain »
Le secrétaire d’État a également profité de sa venue pour en savoir davantage sur les projets de la commune dans le cadre de sa labellisation « Petites Villes de demain ». Villard-de-Lans a en effet signé, le 26 avril 2021, la convention d’adhésion avec six autres communes de l’arrondissement de Grenoble lauréates du programme. A ce jour, l’Isère compte quatorze communes ainsi labellisées Petites Villes de demain1Sur l’arrondissement de Grenoble : le Bourg-d’Oisans, Mens, La Mure, Pontcharra, Saint-Laurent-du-Pont, Saint-Marcellin, Tullins, Villard-de-Lans. Sur l’arrondissement de La Tour du Pin : Crémieu, Le Pont-de-Beauvoisin et La Tour du Pin. Et sur l’arrondissement de Vienne : Beaurepaire, Chasse-sur-Rhône et La Côte-Saint-André. Un programme dont Joël Giraud a rappelé l’ambition :
Arnaud Mathieu, maire de Villard-de-Lans, a, dans ce cadre, fait visiter au secrétaire d’État quelques équipements en mal d’investissements, tels que le quartier des Bains ou le complexe sportif comprenant notamment une patinoire, une piscine à vagues et une salle de sport.
« Il y a de l’immobilier de loisir en déshérence, des commerces saisonniers qui n’ouvrent pas toute l’année », a commenté Joël Giraud. Le label va aider Villard parce qu’il y a un tas de projets. Il faut les mettre en forme de manière intelligente, d’où le paiement d’une ingénierie de la part de l’État. Ici, un jeune qui a bac +5 a été embauché. Il va avoir pour mission d’identifier les priorités et de monter des projets de demande d’investissement. »
Un constat partagé par le maire : « La visite a montré que certains bâtiments sont en friche et indignes d’une ville qui se veut attractive pour ses touristes, a‑t-il commenté. Ce programme Petites Villes de demain nous permet d’être accompagnés par des experts qui peuvent chiffrer la réhabilitation des différents équipements d’ici le premier trimestre 2022. »
La commune lancera ensuite une phase de concertation avec la population, sur la base de la diffusion de ces études. « Nous aurons une réflexion collective pour prendre des décisions au premier semestre. »
Projet « Villard de demain »
Les enjeux pour la commune ? Développer la vie à l’année sur le territoire, faire face à la pression foncière et immobilière, répondre aux besoins sociaux, pérenniser et développer les activités économiques, s’engager dans les transitions et améliorer les mobilités.
Villard prévoit une revitalisation autour de trois grands axes – habitat, équipement et mobilité – avec onze projets structurants. Parmi eux, la réhabilitation d’une bâtisse pour en faire une maison des saisonniers, la création d’une réserve d’eau au cœur du village, à la Colline des Bains, d’un éco-quartier proposant des logements en accession sociale, ou encore la réhabilitation de l’immobilier de loisirs.
Mais la commune ne pourra pas porter seule la réhabilitation de l’ensemble de ses équipements, selon le maire. « Il faudra certainement un partenariat avec des porteurs de projets qui vont nous aider à réhabiliter ces équipements et à les rentabiliser par la suite. »
Un volet sécurité apprécié par tous les protagonistes
Enfin, le secrétaire d’État a signé le volet sécurité de la convention Petites villes de demain pour la commune de Villard-de-Lans, en présence du maire, du préfet de l’Isère Laurent Prévost, du président de la communauté de commune du Massif du Vercors Franck Girard et du commandant du groupement de Gendarmerie de l’Isère Yann Trehin.
Ce dernier a fixé plusieurs axes. La prévention, tout d’abord, avec la mise en place de patrouilles dédiées au contact avec le public, et « un poste équestre que nous allons renouveler ». Également prévus, le renforcement des dispositifs hiver-été, ainsi que la lutte contre les conduites à risque sur routes et chemins. Enfin, l’intégration par le maire des projets de sécurité et l’amélioration des bâtiments de la brigade. « Le tout dans une logique de transition écologique. »
Concernant la sécurité en zone rurale, Joël Giraud est revenu sur les violences faites aux femmes. « On a mis un million d’euros pour que des associations fassent le job en milieu rural », a‑t-il rappelé. « Cette convention dans le cadre de Petites villes de demain (PVD) met les enjeux de sécurité au cœur de la problématique. Sachant qu’il peut y avoir de la délinquance importée dans des zones rurales ou montagnardes à proximité de pôles urbains, a souligné le secrétaire d’État. Je voudrais la saluer car elle va dans le sens du Beauvau de la sécurité. C’est une garantie pour les habitants mais aussi pour les touristes qui viennent sur ce territoire ».
Le président de la CCMV s’est quant à lui dit « heureux de signer cette convention cadre PVD et de renforcer ce partenariat avec la gendarmerie. On a vraiment besoin de ces femmes et de ces hommes qui sont à nos côtés quand on fait appel à eux. »
Un bus France Services dédié aux services publics
Au cours de sa visite, Joël Giraud a également visité, sur la place Mure-Ravaud de Villard-de-Lans, un bus France Services. L’occasion, pour lui, de rappeler l’objectif du programme France services piloté par son ministère :
Le bus est ainsi destiné à garantir aux habitants un accès aux services publics : Caf, Assurance maladie, Assurance retraite, Pôle emploi, finances publiques… Il passe les mercredis en alternance sur les six communes de la CCMV, où il apporte un premier niveau d’information aux usagers, les accompagne dans leurs démarches administratives et fait le lien avec les services (CCAS, Agopop…) et acteurs locaux (La Parent’aise, Vercors terre de répit…).