FOCUS - Revenant sur l'incendie du campement des Alliés qui s'est propagé à l'entrepôt Richardson le 20 novembre 2021, deux conseillers municipaux d'opposition de groupes différents ont critiqué le maire de Grenoble pour son «incurie» et son «incapacité à gérer des situations humainement dramatiques». Que compte faire la majorité pour résorber les bidonvilles ? ont-ils ainsi demandé au maire. Le groupe OSCDC l'a aussi exhorté à s'attaquer à «l'emprise des gangs» dans ces campements et à cesser sa «politique de l'autruche». Réponse d'Éric Piolle : la Ville n'a rien à se reprocher et fait déjà beaucoup.
L'incendie survenu du campement des Alliés qui a dévasté l'entrepôt Richardson de Grenoble a suscité deux questions orales, lundi 13 décembre 2021, lors du conseil municipal, autour de la problématique de la résorption des bidonvilles et des squats. L'une des questions a été posée par Hassen Bouzeghoub, du groupe Nouvel Air socialistes et apparentés (Nasa), l'autre par Nicolas Pinel, du groupe d’Opposition Société civile, divers droite et du centre (OSCDC).
Taxant la ville d'immobilisme et l'accusant de se dédouaner sur la responsabilité de l’État qui a en charge l'hébergement d'urgence, les deux élus d'opposition sont intervenus pour appeler le maire à réquisitionner, sans attendre, «des logements sociaux vides» et des «bâtiments vides appartenant à la municipalité». Ce, pour résorber les campements et squats dans la Ville 3Selon les chiffres de la Ville de Grenoble, près de 400 personnes vivraient dans des squats ou bidonvilles dans l'agglomération grenobloise. «Quand allez-vous agir ?», a ainsi questionné Nicolas Pinel. Hassen Bouzeghoub a, pour sa part, demandé au maire de préciser le «positionnement de sa majorité» sur la question de la résorption des bidonvilles.
Hébergements, maraudes... la Ville agit face aux bidonvilles, assure Éric Piolle
Dans sa réponse, le maire de Grenoble s'est évertué à démontrer que la Ville était déjà active et mobilisée. En matière d'hébergement d'urgence, la Ville n'a pas à rougir, a assuré Éric Piolle. Bien que ce ne soit pas sa compétence, Grenoble apporte sa contribution à travers un «service d'hébergement alternatif» de 200 places, entre le village du Rondeau et «la réquisition de logements de fonction». Des places «entièrement financées par la ville», a souligné le maire.
La Ville fait bien preuve de «volontarisme», a poursuivi Éric Piolle puisque, «malgré le transfert de la Mous – la Maîtrise d’œuvre urbaine et sociale – à la Métropole, le CCAS [Centre communal d'action sociale, Ndlr.] de Grenoble est mobilisé», a justifié le maire. Les travailleurs sociaux du CCAS effectuent des «maraudes hebdomadaires» et accompagnent «un certain nombre de foyers vivant en squats ou bidonvilles». Quant aux directions d'actions territoriales, elles «font le lien entre riverains et travailleurs sociaux pour que les bidonvilles en cours de résorption occasionnent le moins de nuisances possibles», a déroulé le maire de Grenoble.
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