EN BREF – Jérémy et la maison malade est un livre jeunesse rédigé par des étudiants de l’INP de Grenoble, avec le soutien de la chaire d’excellence Hope et en lien avec le CCAS. L’objectif est double : expliquer simplement aux enfants la précarité énergétique, mais surtout encourager les personnes en difficulté à faire les démarches pour être aidés.
Accroissement de la précarité, mauvaise qualité thermique du bâti, augmentation des coûts de l’énergie et des loyers… De plus en plus de foyers se trouvent en situation de précarité énergétique. Face à ce fléau, des étudiants de l’INP de Grenoble ont eu l’idée d’écrire un livre pour enfant sur le sujet, avec le soutien de la chaire d’excellence Hope et en lien avec le CCAS.
Intitulé Jérémy et la maison malade, le projet a pour objectif « d’amorcer un dialogue dans la famille sur le sujet du confort thermique » à travers une histoire d’amitié entre deux enfants. Jérémy vit dans une passoire thermique (classe F et G), tandis que son amie Camille vit dans un logement correctement isolé. Jérémy tombe malade et refuse d’accueillir la jeune fille chez lui. Du dialogue entre les enfants va naître un dialogue entre les parents, puis enclencher le recours aux aides.
Pages du livre Jérémy et la maison malade lors de la présentation du livre à la presse le 15 novembre. © Isaline Boiteux | Place Gre’net
« Briser le tabou » de la précarité énergétique
Un livre pour enfant sur la précarité énergétique… L’idée n’est pas commune. Et pour cause, il s’agit là du premier du genre. « La proposition a fait débat » avoue Béatrice Le Moing, directrice de programme à la chaire d’excellence Hope. Toutefois, elle considère que le support est parfaitement adapté. « Les enfants sont les meilleurs ambassadeurs auprès de leurs parents » explique-t-elle.
Le livre s’adresse aux 7 – 9 ans, soit la tranche d’âge correspondant à la période d’apprentissage de la lecture. « L’objectif est évidemment de sensibiliser, mais aussi d’amorcer un dialogue au sein des familles. Il faut briser le tabou de la précarité énergétique. Il est temps d’arrêter de considérer qu’il est normal d’avoir trop froid l’hiver ou trop chaud l’été » insiste-t-elle.
Nathan Pitillion, chef de projet du volet étudiant de la journée nationale contre la précarité énergétique, Béatrice Le Moing, directrice de programme à la chaire Hope et Nicolas Kadda, vice-président du CCAS lors de la présentation du livre Jérémy et la maison malade à la presse le 15 novembre. © Isaline Boiteux | Place Gre’net
Des aides encore méconnues
« Comment faire pour accéder aux ‘invisibles’ afin de leur donner envie d’aller chercher les aides sociales qui les aideraient à sortir de la précarité énergétique ? ». C’est la question posée par la chaire d’excellence Hope aux étudiants en première année du cursus ingénieur de Grenoble INP-Ense13 à l’occasion de la semaine de la créativité en 2019. Bien que des aides existent, elles ne sont en effet que très peu sollicitées, par honte ou par méconnaissance.
Ainsi, la deuxième partie du livre s’adresse-t-elle directement aux parents avec un annuaire des numéros utiles ainsi qu’une redirection vers la plateforme de lutte contre la précarité énergétique de la Ville de Grenoble. Un conformètre, outil d’auto-évaluation de la précarité énergétique est également proposé afin « d’identifier les personnes en situation précaire qui l’ignorent » explique Nicolas Kadda, vice-président du CCAS.