EN BREF – Un début de réponse à la question de la précarité énergétique ? C’est ainsi, en tout cas, qu’est présenté le « thermostat prédictif de budget ». Ce dispositif développé par des acteurs privés en partenariat avec le Conseil départemental de l’Isère a déjà été testé dans des appartements témoins de l’Opac 38.
« Permettre aux familles d’adapter leurs gestes à des pratiques intéressantes et pour elles, et pour la collectivité. » C’est ainsi que Frédérique Puissat, vice-présidente du Conseil départemental attachée à la famille, enfance et santé, présente le « thermostat prédictif de budget », développé par Ideas Lab, en partenariat avec Bouygues Construction et Leroy-Merlin.
L’objectif de cet objet « intelligent », qui se présente sous la forme d’une tablette ? Donner la possibilité aux usagers de régler au mieux leur consommation d’énergie, en définissant avec un appareil intuitif les temps de chauffe et la température souhaitée dans leur domicile. Le tout en étant informés du coût en euros que représentera leur consommation.
Pour le moment, le dispositif est à l’état de prototype. Il a fait l’objet d’un test « grandeur nature » auprès de locataires occupant des logements sociaux gérés par l’Opac 38. Ce bailleur social du Département de l’Isère est présidé par Sandrine Martin-Grand, vice-présidente du Conseil départemental en charge de la solidarité et de l’insertion.
Six familles de Gières ont ainsi utilisé le dispositif durant les « mois de chauffe », afin de pouvoir juger de l’usage qu’elles en ont eu et des économies réalisées sur leur budget énergétique. Le résultat obtenu, une baisse de 15 % des dépenses, est plutôt encourageant.
Cependant, Xavier Gauvin, chef de projet chez Bouygues, tient à faire remarquer que les familles volontaires pour participer à cette expérimentation étaient probablement déjà sensibilisées aux questions d’économies d’énergie. De la même manière, le chiffre est à mettre en relation avec l’hiver particulièrement doux que nous avons connu.
Pas de nouvelles expérimentations en vue
Si de nouvelles expérimentations ne sont pas au programme, cette première phase test aura au moins permis aux entreprises de définir les besoins des usagers et d’étudier le comportement d’un locataire face à cette nouvelle approche de sa gestion de consommation d’énergie. C’est ainsi qu’est née, par exemple, l’idée d’intégrer un système d’alerte qui avertirait le locataire si celui-ci est sur le point de dépasser son budget.
Xavier Gauvin insiste également sur le fait que cette technologie ne pourra pas remédier aux problèmes posés par les appartements mal isolés, passoires énergétiques. Il souligne également que son utilisation devrait idéalement s’accompagner d’un travail pédagogique sur la question de l’énergie.
Politique toujours, Frédérique Puissat ne manque pas d’inscrire l’expérimentation dans le cadre de la « réciprocité », si chère à la majorité du Conseil départemental. L’enjeu, c’est ici le FSL, le Fonds social de logement, qui vient en aide aux familles les plus précaires ne pouvant assurer leur loyer ou leurs factures, et représente un budget de plus d’un million d’euros par an.
« On permet aux familles de se prendre en charge. En changeant un certain nombre de pratiques, on arrive à faire baisser à la fois le coût des charges de la famille mais, au-delà, de la collectivité ! », précise la vice-présidente. Aucune des six familles s’étant portées volontaires pour l’expérimentation n’est toutefois concernée par le FSL.