FOCUS – Dans un long communiqué, le procureur de Grenoble Éric Vaillant (re)met le dossier des violences conjugales sur la table. Il réclame plus de moyens humains pour prévenir et traiter cette forme de violence dont le nombre de signalements augmente. Si les dispositifs se multiplient depuis plus de deux ans sur le ressort du parquet de Grenoble, c’est en effet à moyens constants.
Le procureur de la République de Grenoble réclame plus de moyens pour lutter contre les violences conjugales.
En poste dans la capitale du Dauphiné depuis janvier 2019, Éric Vaillant s’élève contre le manque de moyens humains pour prévenir, endiguer et traiter les violences au sein des couples.
Avec 14 magistrats*, procureur compris, le compte n’y est pas estime Éric Vaillant. « Il faudrait deux parquetiers supplémentaires », souligne-t-il dans un long communiqué adressé à la presse. Mais aussi, comme cela existe pour la lutte contre la petite délinquance, des assistants spécialisés ou des juristes dédiés qui viendraient épauler les magistrats.
Car, depuis 2016, le nombre d’affaires poursuivies devant le tribunal correctionnel de Grenoble est en hausse constante. De 98 en 2016, il est passé à 280 en 2020.
Le nombre de comparutions immédiates multiplié par quatre en quatre ans
Même tendance du côté du nombre de comparutions immédiates et de comparution par procès-verbal – procédures qui permettent de juger rapidement des affaires simples. Le nombre de comparutions immédiates est ainsi passé de 9 à 39 en quatre ans. Le nombre de comparutions par procès-verbal de 2 à 60.
« Les violences dans le couple nécessitent une prise en charge collective de la prévention jusqu’aux poursuites pénales et à l’exécution de la peine, en passant par les phases du recueil et du traitement de la plainte et de l’enquête pénale, souligne Éric Vaillant. Ce travail partenarial implique la mobilisation des enquêteurs, des magistrats, des conseillers d’insertion et de probation, mais aussi d’associations, de médecins, de psychologues, des avocats et des collectivités territoriales. »
« On semble aujourd’hui vouloir trouver à tout prix une responsabilité de l’autorité judiciaire sur fond de dysfonctionnements et défaillances du système, comme si le fantasme d’une société sans meurtre et sans violences était possible. »
Les victimes de violences conjugales désormais systématiquement auditionnées
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