EN BREF – Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, jeudi 27 mai 2021, devant le tribunal de Grenoble pour afficher leur soutien aux « 7 de Briançon ». Ces derniers étaient jugés en appel pour avoir participé à une manifestation antifasciste « spontanée » en 2018 mais aussi pour avoir aidé des migrants à passer la frontière.
« C’est important de montrer notre solidarité avec ceux qui se trouvent à l’intérieur du tribunal injustement, insiste Joël Brochier, membre de l’union syndicale Solidaires des Hautes-Alpes. Et aussi pour montrer notre solidarité avec les militants et les aidants ». Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, jeudi 27 avril, devant le tribunal de Grenoble. Au même moment, les « 7 de Briançon » étaient jugés en appel.
Ils avaient participé en 2018 à une « manifestation spontanée » à Briançon, au lendemain d’une action du groupe d’extrême droite Génération identitaire au col de l’Échelle. La justice suspecte par ailleurs ces sept personnes d’avoir aidé une vingtaine de migrants à traverser la frontière. Elles ont été condamnées en première instance, les peines les plus lourdes allant jusqu’à quatre mois de prison ferme et huit mois avec sursis.
Suite à l’action menée au col de l’Échelle, trois membres de Génération identitaire avaient de leur côté écopé de six mois de prison ferme en 2019. La Cour d’appel de Grenoble les a finalement relaxés en décembre 2020. Le groupe a, quant a lui, été dissout en mars 2021 par décret en conseil des ministres.
Les militants plaident pour la relaxe des « 7 de Briançon »
À Grenoble, les concerts de quelques artistes installés sur une scène installée place Robert-Schuman ont rythmé l’après-midi. Devant le tribunal, plusieurs organisations et associations avaient pour l’occasion planté leur tente sur le parvis. Notamment le syndicat Solidaires, mais aussi la Cimade ou encore Amnesty international.
Un moyen d’informer les passants et de les sensibiliser sur le parcours des migrants pour rejoindre la France. « La militarisation fait que les gens passent de plus en plus haut, explique Joël Brochier. Il y a potentiellement des barres rocheuses. »
Sur les affiches collées aux murs, ont pouvait également lire des témoignages de personnes ayant porté secours à des exilés.
Un rassemblement similaire avait eu lieu à Grenoble, fin 2019, en soutien à un guide de montagne, finalement condamné à trois mois avec sursis.
Hasard du calendrier, le verdict du procès de deux personnes ayant aidé une famille afghane, fin 2020, était rendu le jour même. La justice a condamné les deux militants de 28 et 31 ans à deux mois de prison avec sursis.
Fin 2018, le Conseil constitutionnel avait pour sa part statué au sujet du « délit de solidarité ». Il estime qu’au nom du « principe de fraternité », une aide désintéressée au « séjour irrégulier » ne saurait être passible de poursuites.
Le procès en appel des « 7 de Briançon » se poursuit. Le tribunal doit rendre son verdict au plus tard le lundi 31 mai 2021, selon Solidaires.