REPORTAGE VIDÉO - Jean-Pierre Barbier, président du département de l'Isère, a inauguré ce 27 mai 2021, le nouveau bâtiment des Archives départementales de Saint-Martin-d'Hères. Une fois le déménagement terminé, cette nouvelle « mémoire du patrimoine écrit » accueillera près de 70 kilomètres linéaires de documents. Quant au public, il lui faudra encore patienter jusqu'à son ouverture prévue début juillet.
« Un véritable coffre-fort de la mémoire patrimoniale ». C'est ainsi que décrit Hélène Viallet, la directrice des archives départementales de l'Isère, l'imposant bâtiment qui va accueillir les archives départementales de l'Isère sur la commune de Saint-Martin-d'Hères.
Après la dernière ligne droite scellant deux années de travaux, Jean-Pierre Barbier, président du département de l'Isère, a inauguré, en grande pompe, ce 27 mai 2021, la nouvelle « mémoire du patrimoine écrit » isérois. Un chantier initié en septembre 2018, l'agrandissement de l'ancien site de la rue Auguste-Prudhomme s'étant révélé impossible.
Le site des archives départementales ouvrira début juillet 2021
Le nouveau site s'appuie sur une architecture ambitieuse, technique, éco-responsable et sécurisée répartie sur 14 075 m2.. La surface nécessaire aux espaces de traitement et de conservation des documents, aux magasins, ateliers et bureaux mais aussi aux conférences et expositions. Sans oublier un auditorium et des salles pédagogiques pour accueillir collégiens et lycéens.
Par contre, le public devra attendre encore un peu, il ne pourra accéder à ces espaces qu'au début du mois de juillet 2021. En cause ? Le déménagement « très délicat » des 39 kilomètres de linéaires de l'ancien site, débuté en janvier mais pas encore terminé.
« Quand on construit un bâtiment d'archives, il faut prévoir les 25 années à venir »
« Cette inauguration marque l'aboutissement d'un projet ambitieux dont l'objectif est [...] de conserver notre patrimoine écrit en toute sécurité et le rendre accessible à chacun », a déclaré Jean-Pierre Barbier. La livraison du bâtiment est une vraie bouée de sauvetage pour les services des archives départementales. « Nous étions complètement saturés en espaces de conservation sur le site du centre-ville. Cela faisait plusieurs années qu'on ne pouvait pas accueillir les documents que la législation en vigueur nous oblige de prendre », renchérit Hélène Viallet.
Que conserve-t-on aux archives départementales ? Essentiellement des documents administratifs, le cadastre, les registres notariaux, les archives judiciaires, des photos ou encore des archives privées intéressantes. Soit environ 600 00 documents qu'il faut référencer et stocker dans les espaces de conservation.
« Ici, nous avons vu grand, explique Hélène Viallet. Quand on construit un bâtiment d'archives, il faut prévoir les vingt-cinq années à venir ». Ainsi, 31 autres kilomètres linéaires seront-ils disponibles pour répondre aux futurs besoins d'archivage du département.
Les archives : de vieux grimoires poussiéreux ?
Pour autant, à l'heure de l'administration électronique, pourquoi a-t-on encore besoin de construire ce genre de bâtiment ? « Parce que les documents ne datent pas forcément des cinq ou six dernières années », rétorque la directrice. Un exemple ? Les registres des notaires. « S'ils sont passés à l'administration électronique, on ne prend leurs registres qu'au bout de 75 ans ! », souligne-t-elle.
De fait, les archives restent assez méconnues du grand public, qui imagine souvent de vieux grimoires poussiéreux empilés sur des étagères. Ce sur quoi Hélène Viallet s'inscrit en faux. « Notre métier fait perpétuellement le lien entre l'ancien temps, l'actualité et le futur », explique-t-elle.
« Parce que, dans une journée, on peut répondre à des étudiants en histoire médiévale ou préparer des documents fraîchement arrivés. Et aussi préparer l'entrée de fonds d'archives qui intéresseront les historiens dans le futur », rapporte Hélène Viallet. « Nous sommes preneurs des nouvelles technologies d'archivage électronique, tout en restant dans toutes les dimensions du temps », résume la directrice.
Joël Kermabon