EXCLUSIF – La polémique sur l’installation d’un restaurant KFC à Grenoble semble en passe d’être résolue. Un restaurant de la chaîne de restauration rapide devrait pouvoir ouvrir sur le sol grenoblois… sous réserve de servir de la viande de poulet garantie sans souffrance animale. Pour ce faire, l’entreprise fait appel aux technologies d’avenir.
Serait-ce la fin d’une polémique qui dure depuis le mois de janvier 2021 ? Opposée à l’ouverture d’un restaurant KFC sur son territoire, la Ville de Grenoble est sur le point d’accepter que l’établissement ouvre ses portes au croisement Jaurès-Alsace-Lorraine. À une condition : que le restaurant en question ne serve aucun plat issu de l’exploitation animale.
L’ancien café Le France devrait accueillir le premier KFC avec de la viande de poulet garantie sans mise à mort. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est KFC qui a adressé la proposition à la municipalité, face au tollé qu’a provoqué l’annonce de son arrivée. Rappelons pourtant que KFC sont les initiales pour Kentucky Fried Chicken. Autrement dit : « le poulet frit du Kentucky ». Difficile d’imaginer une chaîne de restauration rapide spécialisée dans les préparations à base de poulet servir à ses clients des salades, des ratatouilles, ou d’autres plats exclusivement végétaux.
De la viande de poulet artificielle au menu
La solution de KFC ? La viande artificielle. Une viande créée en laboratoire à l’aide de cellules animales qui ne nécessite aucune mise à mort et permet une production de masse. Comme l’explique le site Santé sur le Net, un seul échantillon de cellules animales pourrait permettre de “fabriquer” jusqu’à 20 000 tonnes de viande. De quoi proposer beaucoup de “nuggets” ou hamburgers sans avoir recours à l’élevage en batterie et à l’électrocution des volatiles.
« KFC a toujours été attentif aux nouvelles technologies dans le domaine de l’agro-alimentaire, souvent synonymes de compétitivité économique et de modes de production plus éthiques », explique-t-on du côté de la chaîne de restauration rapide.
Reste que la France n’a pas encore autorisé la viande artificielle sur son territoire. Ce qui, selon KFC, ne saurait tarder. « Singapour montre d’ores et déjà l’exemple [les autorités y ont autorisé en décembre 2020 la vente de morceaux de poulet artificiels dans les restaurants, ndlr], et le dossier est en bonne voie auprès de la Commission européenne », déclare un responsable de la chaîne.
Pour la Ville de Grenoble, sollicitée par Place Gre’net, la proposition de KFC est jugée « pertinente ». Sous réserve, ajoute le cabinet du maire, que « les repas fournis soient respectueux des normes sanitaires telles qu’elles seront édictées ». De quoi donner de l’élan à la viande artificielle ? Si celle-ci a encore des progrès à faire, notamment pour ce qui concerne les viandes de poisson, elle pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour la restauration collective. Voire scolaire.
><(((°>d’avril 😉