REPORTAGE VIDÉO - La police est intervenue ce jeudi 25 mars 2021, peu avant le couvre-feu, pour disperser un important rassemblement sur les quais de l'Isère. Depuis quelques jours, météo aidant, une partie de la jeunesse grenobloise s'y regroupe régulièrement. Une façon de retrouver l'ambiance du “monde d'avant”, en dépit des consignes sanitaires en vigueur.
Depuis deux jours, le même scénario se reproduit peu avant l'heure du couvre-feu sur les quais de l'Isère, entre les ponts Marius-Gontard et Saint-Laurent. Tout comme la veille, la police nationale est intervenue ce jeudi 25 mars 2021 pour disperser dans le calme des groupes de (très) jeunes gens massés quai Perrière, venus profiter du soleil de ce début de printemps. Pourquoi ? Pour retrouver “le monde d'avant”, échanger, boire un ou deux verres, sans forcément respecter les consignes en vigueur dans le cadre de la lutte contre la propagation de la Covid-19.
Masque inexistants ou sur le menton, rassemblement de plus de dix personnes, proximité dans les queues formées devant les bars et restaurants pour acheter un verre de bière... Les gestes barrières les plus élémentaires prônés par la préfecture de l'Isère n'étaient pas respectés ce jeudi soir, les jeunes gens souhaitant profiter de quelques instants d'une liberté (un peu) retrouvée après une année de restrictions.
La police a dispersé le rassemblement sur les quais dans le plus grand calme
« Avec l’arrivée des beaux jours, une partie de la population semble avoir des difficultés à respecter les gestes barrières », notait le 4 mars dernier la préfecture de l'Isère. « Le respect de ces différentes mesures doit permettre d’inverser la courbe de la contamination dans le département de l’Isère et d’éviter des mesures plus contraignantes », rappelait-elle également.
Avant de prévenir : « des contrôles stricts sur les lieux de rassemblement en extérieur se poursuivront dans les prochains jours, dans l’ensemble du département ». Ce qu'une escouade de policiers a fait ce jeudi soir, à l'aide d'un porte-voix, pour rappeler que ce rassemblement était interdit et que le port du masque était obligatoire.
Puis, l'heure du couvre-feu approchant, le commissaire de police a précisé que les policiers n'hésiteraient pas à verbaliser les contrevenants d'une amende de 135 euros. Un message bien reçu par les jeunes gens qui, dans le plus grand calme et sans trop renâcler, ont très vite déserté les lieux.
L'Isère passe en « vigilance renforcée »
Dans le même temps, Olivier Véran, ministre de la Santé, a annoncé devant la presse à Paris que l'Isère faisait partie des département passant en « vigilance renforcée ». Ce qui signifie que des moyens supplémentaires, notamment concernant le tryptique "Tester, Alerter, Protéger", y sont désormais mis en œuvre.
Dans ce cadre, les rassemblements qui se multiplient ces derniers temps à Grenoble risquent de diviser de plus en plus la population.
Alors que certains jugent irresponsable cette attitude d'une partie de la jeunesse, d'autres prônent en effet la compréhension des besoins des plus jeunes, auxquels la crise sanitaire tendrait à couper les ailes. Une équation insoluble ?
Joël Kermabon